(RDS) - Il y aura finalement unanimité sur un point en F1 : les dix écuries du plateau ainsi que la Fédération Internationale de l'Automobile ont convenu de laisser tomber, le plus tôt possible, le controversé format actuel de qualifications.

Dès le Nürburgring, si le Conseil Mondial et la Commission F1 peuvent entériner le changement au cours des prochains jours, il n'y aura donc plus qu'une seule séance, le samedi après-midi. Finie la " qualif " en deux volets, finie la calculatrice pour faire la somme des deux temps, finie la longue attente jusqu'au dimanche matin pour connaître la composition officielle de la grille de départ. Retour, donc, au bon vieux principe qui veut que la grille soit connue en allant au lit le samedi soir!

Volte-face nécessaire, que celui-là? Oui, à partir du moment où les principaux objectifs établis par la FIA et par Bernie Ecclestone n'ont pas été atteints par cette innovation. La qualification en deux étapes n'a certainement pas donné le suspense anticipé, seuls quelques changements mineurs au classement étant observés à chaque dimanche matin, par rapport à la veille. Mais pire encore, plusieurs chaînes de télévision ont semble-t-il boudé la séance du dimanche, ne trouvant pas la motivation nécessaire pour ouvrir cette nouvelle fenêtre à leur grille-horaire. Or, il est pratiquement impensable, dans le contexte d'aujourd'hui, que la " pole " soit décrochée en l'absence d'une partie importante de l'auditoire F1. Il était donc urgent de remédier à la situation.

Cela dit, l'idée de base, sur papier, n'était certainement pas mauvaise en soi. Le fait de voir les voitures rouler à fond, le réservoir vide, le samedi, représentait enfin une occasion pour nous tous de voir le vrai portrait des choses, sans avoir à spéculer sur les stratégies de ceci ou de cela. Puis, pour les spectateurs qui se rendent sur les différents circuits en payant leurs billets une petite fortune, il s'agissait là d'une occasion de pouvoir enfin se mettre quelque chose sous la dent le dimanche matin, particulièrement depuis l'abolition pure et simple de la traditionnelle séance de réchauffement, il y a quelques années. Mais puisqu'il est impossible de contenter tout le monde, les écuries et Max Mosley ont jugé qu'il y avait plus de tort que de bien, au format actuel…

Pression accrue pour les pilotes

Cette volte-face aura, bien sûr, un impact certain sur les pilotes. Tout se jouera exclusivement sur un seul tour chronométré. La moindre petite erreur de pilotage coûtant un dixième par-ci ou quelques centièmes par-là ne pourra plus être effacée le lendemain matin. Voilà qui ajoutera une pression supplémentaire sur les épaules des pilotes, particulièrement chez ceux qui n'ont pas encore maîtrisé parfaitement l'art d'exploiter la voiture au maximum, sur un seul tour.

Par ailleurs, puisque l'ordre d'apparition en piste se fera uniquement par la simple inversion du classement de la course précédente, il n'y aura même pas cette possibilité que l'on voyait jadis, de pouvoir améliorer sa position de sortie lors d'une " pré-qualification ". Si un pilote a dû abandonner prématurément une épreuve à la suite d'un bris mécanique, tant pis pour lui lors de la course subséquente. Il devra aller en piste parmi les premiers. Dans un contexte comme Monaco, par exemple, cette situation peut avoir une influence importante sur la position d'un concurrent, à la grille de départ, la piste s'améliorant à chaque passage d'une voiture.

Il sera intéressant maintenant de voir quelle orientation la FIA prendra pour les prochaines saisons. Plusieurs commencent à croire que l'ancien format des douze tours du samedi après-midi n'était pas si mauvais après tout. Il fallait souvent attendre quinze, vingt ou même trente minutes avant de voir une voiture en piste, mais quand l'action se mettait en branle, force est d'admettre que le spectacle était enlevant la plupart du temps.

Et vous, quel serait votre choix, mes amis?