MUNICH (AFP) - Des constructeurs automobiles allemands menacent de créer une compétition parallèle au championnat du monde de Formule 1, après l'entrée du groupe Kirch dans la société SLEC, qui gère les droits commerciaux de la Formule 1, selon un magazine spécialisé.

DaimlerChrysler, BMW, Renault, Ford et Fiat craignent que la retransmission des courses de F1 ne se fasse plus à partir de 2004 que sur une chaîne de télévision payante du magnat des médias Leo Kirch: ce dernier vient d'acquérir un droit de regard dans la holding SLEC en scellant une alliance avec le gestionnaire allemand de droits audiovisuels EM.TV, qui détient 50% de la SLEC et devrait en acquérir 75% grâce à Kirch.

Les cinq constructeurs auraient déjà demandé au Britannique Bernie Ecclestone, le patron de la Formule 1 qui gardera 25% de la SLEC, de s'occuper de l'organisation de cette compétition parallèle si elle voit le jour, rapporte le magazine Auto, motor und sport (Ams) dans son édition à paraître mercredi.

Le responsable de la moto chez BMW, Mario Theissen, interrogé sur ces informations, n'a pas confirmé que BMW et d'autres constructeurs envisagent une compétition parallèle aux Grands Prix de Formule 1.

Ecclestone juge "probable" que Kirch, malgré ses dénégations, tente à terme de réclamer l'exclusivité des droits pour sa chaîne pay per view, qui peine à décoller en Allemagne, écrit le magazine Ams. Sans les écuries, le nom et les droits de la Formule 1 acquis indirectement par Kirch reviendraient à "une coquille vide", relève-t-il.

Les constructeurs souhaitent depuis longtemps entrer dans le capital de la SLEC pour avoir leur mot à dire sur la retransmission des courses. Bernie Ecclestone leur avait proposé récemment 33% de sa société. "Une solution qui garantisse la stabilité dans la Formule 1 nous intéresse en tout cas. Si cela y contribue, nous marchons", a déclaré Mario Theissen à l'agence DPA.

Selon l'accord Kirch/EM.TV qui doit encore être formellement signé, Kirch prendra 16,74% d'EM.TV en difficulté financière, star déchue du Nouveau marché de Francfort, et une minorité de blocage de 25% des droits de vote.

Bernie Ecclestone est aussi vice-président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), qui lui a délégué la gestion des droits commerciaux du circuit.