MILAN (Italie), (AFP) - Champion du monde des constructeurs en Formule un, le fabricant de voitures de sports Ferrari envisage une introduction en bourse pour financer la relance de son autre marque, Maserati, et développer un parc de loisir dans son fief de Maranello.

"Une introduction en bourse est souhaitable pour alimenter de nouveaux développements et investissements de la part de Ferrari", selon les propos de son président, Luca Cordero di Montezemolo, rapportés à l'AFP par son porte-parole.

Une cotation de cette filiale de Fiat serait surtout bien venue pour poursuivre la relance de la légendaire marque de voitures de sport Maserati, basée à Modène (centre-nord), à quelques kilomètres au nord du fief de Ferrari, Maranello.

Tripler les ventes

Ferrari a acheté en novembre 1999 à sa maison-mère, Fiat, les 50% qu'elle ne détenait pas encore dans le capital de Maserati, et s'applique depuis à relancer la marque au trident. L'objectif, ambitieux, est de tripler les ventes annuelles d'ici 2004, pour atteindre la barre des 6000 véhicules contre 1767 en 2001, avec une gamme largement renouvelée, après le lancement en septembre dernier d'un nouveau coupé décapotable.

La firme espère vendre 3500 Maserati dès cette année et devenir rentable fin 2003. En attendant, c'est la marque Ferrari qui tire financièrement les résultats du groupe.

La file d'attente pour acquérir une voiture portant l'emblème au cheval cabré peut atteindre deux ans et demi aux Etats-Unis. Auréolée de deux titres successifs (en 2000 et 2001) de champion du monde des constructeurs de F1, la firme italienne a vendu 4256 voitures l'an passé.

Elle a réalisé ainsi un chiffre d'affaires global dépassant le milliard d'euros (+17% sur 2000), niveau jamais atteint, assorti d'une hausse confortable de son résultat d'exploitation (+36% à 62 millions d'euros), malgré les investissements consentis pour la F1 et le déficit des comptes de Maserati.

Parc de loisirs

Surfant sur la notoriété acquise grâce à la F1 et à son pilote vedette, l'Allemand Michael Schumacher, Ferrari souhaite se développer dans le domaine des loisirs et de la vente des "produits dérivés". L'idée est d'adjoindre au musée de Maranello une sorte de parc de loisirs Ferrari, a expliqué à l'AFP le porte-parole de la société.

Ce parc, dont la première pierre devrait être posée avant la fin de l'année, proposera des jeux interactifs, des simulations ou encore des archives vidéo des Grands Prix. Il devrait permettre d'accroître sensiblement le nombre annuel des visiteurs à Maranello (173.000 selon les derniers chiffres).

Le patron de Ferrari confiait lundi au quotidien britannique Financial Times avoir été encouragé à se développer dans ce domaine, après avoir été contacté par des investisseurs projetant de construire un hôtel Ferrari à Las Vegas, aux Etats-Unis.

Dans le même esprit, la société veut mettre sur pied des magasins officiels pour la vente de produits dérivés. Un magasin "pilote" ouvrira très prochainement à Maranello. Le projet est d'en avoir quatre ou cinq dans les grandes capitales mondiales.

Une cotation en bourse de Ferrari aiderait ces différents projets. Mais la décision finale revient à l'actionnaire de contrôle, Fiat, qui détient 90% du capital, a insisté le porte-parole.

Selon le Financial Times, Fiat, qui traverse une passe financière délicate, pourrait voir d'un assez bon oeil une cotation en bourse de sa filiale, si elle aidait à réduire son propre endettement.