MONTREAL (PC) - Jacques Villeneuve file le parfait bonheur par les temps qui courent. Nouvellement marié et bientôt papa, le pilote de 35 ans est rayonnant.

Et même s'il n'a guère eu de succès en carrière sur le circuit Gilles-Villeneuve de l'Ile Notre-Dame, il aborde le Grand Prix du Canada avec une grande sérénité.

"Tout va pour le mieux pour moi. Quand on est heureux dans sa vie personnelle, tout le reste s'en ressent. En fait, je me sens comme si rien ne pouvait aller mal en ce moment", a confié Villeneuve, mardi après-midi, quelques minutes avant une séance de signatures d'autographe dans un grand magasin d'appareils électroniques de Montréal.

A ses premières années en Formule 1, Villeneuve était visiblement mal à l'aise de toute l'attention dont il était l'objet lors de son passage à Montréal pendant la semaine du Grand Prix. Aujourd'hui, il en va tout autrement.

"Avec les années, il s'est développé une relation de respect avec les gens des médias et le public, ce qui facilite les choses."

De son mariage avec la Parisienne Johanna Martinez célébré fin mai, Villeneuve avoue que cette union représente beaucoup pour lui.

"Dans mon échelle de valeurs, le mariage est très important, a précisé Villeneuve, arborant une barbe de quelques jours. Cela veut dire qu'on est prêt à passer le restant de notre vie avec une personne. Il s'agit donc de trouver la bonne personne."

Un top-6

A ses neuf précédentes participations au Grand Prix du Canada, Villeneuve est parvenu une seule fois à monter sur le podium. C'était à sa première saison chez Williams quand il s'est classé deuxième, derrière son coéquipier de l'époque Damon Hill. Dans les circonstances, estime-t-il avoir une revanche à prendre?

"Je ne vis pas dans le passé. Je ne l'ai jamais fait et je ne vais pas commencer."

Autrement, il a souvent commis quelques "bêtises", comme il le dit lui-même, heurtant le mur à la sortie du dernier virage à trois reprises.

Dimanche, il vise à terminer dans les points.

"Un top-6 serait satisfaisant. Je serais déçu de repartir de Montréal sans avoir marqué un point. Généralement, c'est l'une des courses de la saison où nous sommes le plus compétitif par rapport aux autres circuits.

"Mais ce n'est qu'après les essais libres de vendredi et la qualification du lendemain que nous serons fixés sur le véritable potentiel de la voiture", a-t-il prévenu.

N'empêche que l'équipe a enregistré des performances prometteuses la semaine dernière lors d'essais à Monza.

"Avec peu d'appui aérodynamique comme c'est nécessaire à Montréal, nous étions très compétitifs. J'espère que nous allons répéter ça ici."

Image négative

Réaliste, Villeneuve comprend que son étoile a beaucoup pali au fil des ans. Son championnat du monde remonte à 1997, une éternité. Mais il accepte difficilement que dans l'univers actuel de la F1, on lève le nez sur les pilotes expérimentés.

"L'expérience n'est plus un avantage. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être est-ce parce que certains directeurs d'équipe sont aussi agents de pilotes et qu'ils veulent découvrir la perle rare dans l'espoir de la revendre à une autre équipe. Cela a fonctionné dans un cas et pas dans les autres."

Une chose est certaine, Villeneuve est en train de se défaire petit à petit de l'image négative qui lui collait à la peau depuis ces années difficiles chez BAR.

"Cette image a été véhiculée par une certaine personne (ndlr: David Richards, l'ancien patron de BAR). Malheureusement, plusieurs dans le paddock ont décidé de le croire sans prendre le soin de vérifier. Pourtant, tous ceux avec qui j'ai travaillé ont pu constater que cette image était injustifiée."

Au moins ses relations avec le patron de l'écurie BMW Mario Theissen semblent harmonieuses.

"Le courant passe très bien entre nous. Tranquillement, il se rend compte que tout ce qu'il avait entendu à mon sujet ne correspond pas à la réalité. Il a l'air satisfait de mon travail." [[PUBPC]]