SUZUKA, Japon (PC) - De retour en pays de connaissance au Japon, Jacques Villeneuve a accepté de commenter son premier Grand Prix de la saison avec un certain recul. Un bilan positif selon lui.

"Je suis content, a-t-il dit d'entrée. Je suis aussi très satisfait de ma performance et du travail effectué par les ingénieurs de l'équipe sur la voiture pour ce premier Grand Prix de Chine. J'ai pu attaquer tout au long de la course et cela m'a rassuré car après un an d'absence, j'avais besoin de savoir si physiquement je tiendrais jusqu'à la fin. La seule déception était de ne pas avoir terminé dans les points".

La pression était très forte pour le nouveau pilote Renault. La presse n'a pas été tendre à son égard à l'issue de sa première épreuve de la saison. Conscient de ce fait, Villeneuve adopte une attitude positive: "Je ne pense pas que la compétitivité y était. Si je me réfère à mon coéquipier, Fernando Alonso, qui compte parmi les pilotes les plus rapides du plateau, et qui a une très bonne réputation, ce fut pour lui aussi un week-end difficile. Et de toute façon, je n'avais aucune raison de le battre à Shanghai. De plus, les trois dixièmes de seconde d'écart lors des qualifications représentaient six positions. C'est cela qui a fait toute la course malheureusement.

"Mais ça fait partie du métier et ça arrive à tout le monde de se faire taper dessus. Ce n'est pas la première fois. C'est dommage de ne pas prendre le temps d'analyser la situation et ainsi voir la réalité", a-t-il simplement rétorqué.

Entre le Grand Prix du Japon en 2003, où Villeneuve s'est retiré du championnat de Formule 1, et le Grand Prix de Chine il y a deux semaines, il y a trois secondes d'écart au tour, et c'est physiquement qu'il dit les ressentir: "Physiquement, cette différence se fait sentir sur un tour rapide et sur le rythme de course. Auparavant, il fallait quelques tours pour entrer dans le rythme car ça glissait énormément.

"Plus il y a d'adhérence, plus les voitures sont faciles à piloter et l'erreur coûte moins cher. Un petit travers et le pneu adhère tellement que la voiture se corrige pratiquement par elle-même", a expliqué Villeneuve qui avouait à l'issue de la course à Shanghai avoir commis une erreur: "Il y a certaines habitudes qui restent et lorsque l'on ne sait pas à quoi s'attendre, il faut s'y fier et faire avec ça. Mais il m'a fallu effectuer un tour pour m'en rendre compte. Malheureusement, j'étais déjà derrière la Jaguar de Mark Webber".

Le circuit d'Osaka n'est pas étranger à Villeneuve. Conscient de ce fait et de la connaissance acquise sur sa voiture depuis quelques semaines, le pilote se dit plutôt confiant: "Je connais très bien la piste et je connais maintenant le comportement de la voiture. Je sais qu'il y a cinq virages, ce qui rendra plus facile le travail sur les réglages dès les premiers tours."

Menace de typhon

Une grande menace se pointe par contre à l'horizon. Les météorologues prévoient qu'un typhon traînant avec lui des vents de 250 km/h pourrait passer dans le ciel japonais au cours des prochaines 24 heures. Cette annonce risque de compliquer le travail de Villeneuve et des autres comme l'a expliqué le pilote québécois: "Il y a certains réglages que nous voulons explorer mais pour cela, il faut rouler sur le sec. Comme ce sont des réglages qui n'ont pas été effectués depuis un certain temps, nous ne pouvons les mettre sur la voiture sans rouler quelques tours avec. Mais s'il y a 10 centimètres d'eau sur la piste ce sera impossible."

Quant aux rumeurs à l'effet qu'il resterait chez Renault en 2005, en remplacement de Giancarlo Fisichella qui serait, selon un hebdomadaire suisse, le premier choix de Frank Williams, Villeneuve n'a émis aucun commentaire.