C'est samedi que s'amorçait le dernier championnat en importance de la saison 2012-2013, soit le Championnat mondial de curling masculin en provenance de Victoria, en Colombie-Britannique. Ce championnat s'annonce très relevé avec la présence de Nicklaus Edin de la Suède, David Murdoch de l'Écosse et Thomas Ulsrud de la Norvège.

Le Canada, quant à lui, sera représenté par une formation du Nord de l'Ontario dirigée par Brad Jacobs.

Il y a belle lurette que le Canada n'a pas eu la formation avec la plus haute position au classement du World curling tour au moment d'amorcer un championnat mondial. Edin détient cet honneur parmi les équipes en lice. Le Canada ne représente pas non plus la formation la plus médaillée à participer à cet évènement. L'Écosse a le meilleur palmarès avec deux médailles d'or, deux d'argent et une de bronze.

Pour ce qui est de l'expérience, Ulsrud en sera à sa neuvième participation. La formation canadienne, à l'instar de la formation de Rachel Homan la semaine dernière, sera une formation recrue. Aucun joueur de la formation canadienne n’a jamais participé au championnat mondial.

Doit-on conclure alors qu'un résultat similaire à celui de Homan, soit une médaille de bronze, serait non seulement envisageable mais satisfaisant pour Brad Jacobs?

Permettez-moi d'en douter. Sans vouloir enlever quoi que ce soit à la belle performance de l'équipe féminine canadienne à Riga la semaine dernière, disons que du côté masculin, toute équipe qui porte les couleurs du Canada au championnat mondial, recrue ou non, doit remporter l'or sinon les joueurs en présence risquent de passer leur saison estivale à justifier leur faux pas à la grande majorité des amateurs de curling canadiens qu'ils rencontreront. Le Canada, domine outrageusement le classement mondial du côté masculin. Huit des dix meilleures formations au classement mondial sont d’origine canadienne. Jacobs est présentement sixième.

Heureusement pour Jacobs, il y a quelques éléments qui joueront plus en sa faveur, ce qui ne fut pas le cas pour les Canadiennes à Riga.

Tout d'abord, il y aura moins de distractions. Les distractions ne sont jamais positives. Le championnat mondial ayant lieu au Canada, Jacobs n'aura pas à traverser la moitié du globe, subir les méfaits du décalage horaire, éprouver des problèmes de communications, découvrir des menus différents, etc.

Autre facteur intéressant : l'amphithéâtre et le nombre de spectateurs seront similaires à ce que l'on retrouve dans un championnat canadien, ce qui était loin d'être le cas en Lettonie la semaine dernière. Jacobs a déjà participé à plusieurs championnats canadiens. La foule sera évidemment de son côté.

Les conditions de glace aussi devraient être très similaires à ce que l'on retrouve au Brier. On fera certainement appel à un technicien de glace canadien qui cuisinera des glaces selon des standards auxquels est habitué Jacobs.

Un dernier élément, et non le moindre, est sans aucun doute la familiarité avec l'adversaire. Les principales têtes de séries, les Edin, Murdoch, Michel et Ulsrud, passent une très grande partie de leur hiver en sol canadien à jouer dans les tournois du grand chelem entre autres. Brad Jacobs connaît bien ses adversaires. Il n’y aura pas d’effet de surprise d’un côté comme de l’autre.

Il y aura évidemment des inconnus chez les équipes que l'on connaît moins : les Danois, les Finlandais, les Japonais et autres, mais ceux-ci ne devraient pas être de sérieux aspirants aux grands honneurs.

Alors, lorsque l’on place tous ces éléments dans la marmite, il est très difficile de ne pas croire que le Canada, encore fois, devrait bien performer lors de ce championnat mondial. À moins bien sûr que l’inexpérience ne vienne gâcher la sauce…