Les Championnats canadiens de curling masculin débutent samedi en provenance d’Edmonton. Un championnat qui s'annonce extrêmement relevé si l'on se fie aux équipes qualifiées pour cet évènement et qui représenteront chacune des différentes provinces ou territoires canadiens.

La liste de champions canadiens et même des médaillés olympiques est longue. Les Martin (médailléd'or aux Jeux de Vancouver), Howard (champion du monde en 2012), Stoughton (champion du monde en 2011) et Gushue (médailléd'or aux Jeux olympiques de Turin en 2008) devraient se livrer une bataille épique tout au cours du tournoi àla ronde de onze parties pour essayer non seulement de se hisser dans le quart de finale donnant accès àla ronde des médailles, mais également bien se positionner dans celui-ci. Le système Page est utilisédans la deuxième portion du tournoi et l’on connaît les avantages de terminer en première ou deuxième position.

Si l'on ajoute que ce championnat canadien aura lieu dans la Mecque du curling canadien, Edmonton, et que le vétéran Kevin Martin aura pour la première fois de sa carrière l’occasion de le disputer dans sa propre ville, tous les éléments sont en place pour une compétition de haut niveau.

Un autre élément qui vient ajouter une saveur particulière àcette compétition est le fait que nous ne sommes qu’àneuf mois des prochaines qualifications olympiques. Celles-ci détermineront la formation qui représentera le Canada aux Jeux de Sotchi. Les trois équipes favorites pour remporter le titre canadien sont déjàclassées en vue de ces essais olympiques. Aucune d'entre elles ne se cache pour dire que porter les couleurs du Canada aux prochains Jeux est la motivation principale derrière leur persévérance, ceux-ci étant àtout fin pratique aux portes de leur retraite du curling compétitif.

Alors en plus du titre canadien en jeu cette semaine, chacun de ces étalons de tête (Howard, Martin et Stoughton) voudront marquer des points, ne serait-ce qu'au niveau psychologique en vue du grand Derby de Winnipeg. Essayer en quelque sorte de se doter d'un bon corridor lorsque la course la plus importante de leur carrière s'amorcera en décembre prochain.

Reste àsavoir maintenant si cette situation presque obsessionnelle envers les Olympiques ne deviendra pas une distraction pour ces trois équipes de tête lors de ce championnat.  De trop grandes œillères risquent de nuire grandement aux favoris lors de cette compétition.

En effet, il y a quelques autres formations, plus jeunes, plus assoiffées et certainement moins orientées sur les Jeux olympiques qui pourraient profiter des distractions des trois étalons favoris et combler les foulées d’avance que celles-ci possèdent et se faufiler au sommet de ce Championnat canadien.

On pense entre autres àl'équipe de Brad Jacob du nord de l'Ontario qui, avec l'acquisition de Ryan Fry (ex-coéquipier de Gushue et de Stoughton) àla position de troisième, est venu grandement solidifier cette jeune formation talentueuse avec son habiletéet son expérience.

Parlant de Gushue, lui aussi y sera. Il semble en reconstruction permanente depuis les Jeux de Turin en 2008, mais admettons que depuis quelques mois, il semble avoir trouvéune combinaison de jeunes talents bruts, arrachés àl'Île-du-Prince-Édouard, qui risquent de faire des flammèches sur la scène du curling masculin dans les années àvenir. Reste àsavoir si Gushue réussira àdompter cette horde de jeunes poulains prometteurs selon ses exigences, condition indispensable au bien-être du capitaine de Saint John.

Il ne faudrait pas non plus négliger la formation québécoise de Jean-Michel Ménard. Celui-ci a déjàremportéle titre canadien en 2006 et possède une formation bien balancée qui sera certainement en lice pour une place dans les quarts de finale. Si cette troupe réussit àse hisser dansla ronde des médailles, Jean-Michel Ménard a déjàprouvéqu'il était un jockey de haute qualitéet pouvait mener une formation vers les plus grands honneurs.

Alors en résumé, lorsque la barrière se mettra en mouvement samedi prochain, trois écuries seront parmi les favorites pour se distinguer lors du tournoi àla ronde. Trois autres ont certainement les chevaux nécessaires pour les surprendre et finalement six autres équipes formées de poulains plus ou moins jeunes devraient se contenter de jouer les trouble-fête.

Que la course commence, ça devrait se gagner sur la photo finish!