Morzine - À trois semaines exactement du départ du Tour de France, le Luxembourgeois Andy Schleck (RadioShack) a abandonné le Dauphiné, samedi, sur la route de Morzine (Alpes), à la veille de l'arrivée, et a relancé les inquiétudes sur son avenir proche.

Mal remis de sa chute lors du contre-la-montre, le dauphin de l'Australien Cadel Evans dans le dernier Tour de France a renoncé après 64 kilomètres dans cette 6e et avant-dernière étape (176,5 km). À la veille de son 27e anniversaire!

« Il ne pouvait plus pédaler. Depuis sa chute dans le chrono, il a des douleurs sur tout le côté droit. Il y arrive à peu près quand ça monte, mais dès qu'il faut tenir le vélo solidement, ce n'est pas possible. Hier (vendredi), il a réussi à terminer l'étape, mais aujourd'hui, c'était trop dur », a déclaré son directeur sportif Alain Gallopin.

L'abandon du Luxembourgeois dans la montée du petit col des Essérieux a ravivé les doutes sur la possibilité qu'il redevienne compétitif en trois semaines.

« Je ne suis pas inquiet pour le Tour, affirmait-il jeudi après sa chute. Tout le monde me pose la question. Mais les autres années, j'étais aussi en retard au Tour de Suisse. Et il y a une semaine de plus, par rapport à la Suisse, entre le Dauphiné et le Tour ».

Une situation tendue

Le cadet des frères Schleck voulait alors faire abstraction de son absence de résultats depuis le début de la saison et plus encore, de ses différents ennuis de santé, notamment à un genou - ce qui l'avait amené fin mai pendant trois jours dans une clinique de Bâle, en Suisse -, et de son retard de forme par rapport à ses adversaires.

Sa chute dans le Dauphiné, et ses conséquences, n'ont fait que compliquer un peu plus une situation déjà tendue, dès lors que le compte à rebours est lancé pour la Grande Boucle, qui commencera le 30 juin à Liège (Belgique).

« Avant le Tour, il n'a plus que deux courses à son programme après le Dauphiné, le contre-la-montre et la course en ligne du Championnat du Luxembourg », rappelait Johan Bruyneel, le responsable de l'équipe RadioShack.

À Morzine, samedi en fin de journée, le Luxembourgeois s'est voulu rassurant : « Il ne reste que trois semaines, mais il reste trois semaines. Le moteur est bon. »

Andy Schleck, qui doit consulter dimanche son ostéopathe, a maintenu le stage prévu en petit comité, à partir de jeudi, dans les Pyrénées, avec son coéquipier espagnol Haimar Zubeldia. Avant d'aller reconnaître aussi d'autres étapes du Tour, notamment le contre-la-montre de Besançon.

Il reste que le Dauphiné, qui devait lui apporter des assurances, a surtout nourri les interrogations. Pour lui et pour son équipe, en panne de victoires dignes de son niveau, au grand dam de Bruyneel.