PARIS (AFP) - L'ancien champion cycliste américain Greg LeMond a affirmé dimanche dans une interview au quotidien sportif français l'Equipe que son compatriote Lance Armstrong avait "menacé (s)a vie" pour avoir collaboré avec un médecin impliqué dans des affaires de dopage.

"Lance m'avait menacé. Il avait menacé ma femme, mon business, ma vie" a expliqué le triple vainqueur du Tour de France (1986, 1989, 1990) pour justifier son témoignage à charge, en octobre 2005, devant une cour convoquée pour arbitrer un litige entre Armstrong et une compagnie d'assurances.

Là, LeMond avait raconté les pressions exercées par Armstrong et son entourage après ses déclarations de 2001 dans lesquelles il s'était dit déçu que son ancien ami collabore avec le docteur Michele Ferrari, réputé pour son recours aux produits dopants.

LeMond explique dans l'Equipe que ces menaces ont continué après 2001. "Sa plus grande menace consistait à dire qu'il (Armstrong) allait trouver dix personnes pour témoigner que je prenais de l'EPO.".

Par ailleurs, le premier vainqueur américain de la Grande Boucle s'en prend à l'Union cycliste internationale (UCI), estimant que la retraite d'Armstrong ne changera rien au problème du dopage.

"Ce problème dépasse Armstrong. Le scandale espagnol (l'opération "Puerto" qui a mis au jour un système de "dopage sanguin" le mois dernier) en est un autre exemple, le système entier est corrompu, l'UCI est corrompue", juge-t-il, s'appuyant notamment sur le cas du rapport Vrijman, du nom de l'expert mandaté par l'UCI pour enquêter sur les accusations de dopage envers l'Américain.
"Le rapport aurait dû venir de l'Agence mondiale antidopage (AMA, qui a d'ailleurs critiqué le rapport, ndlr) ou du ministère français de la Santé. Mais ça ne changera pas si on chope un coureur. Car Lance est à la retraite et ça continue."