NANTERRE (AFP) - Le retour de l'Américain Lance Armstrong, après sept ans d'absence, marque la prochaine édition de Paris-Nice qui donnera le 6 mars le coup d'envoi du ProTour, le nouveau circuit voulu par l'Union cycliste internationale (UCI).

L'engagement du sextuple vainqueur du Tour de France a été confirmé lundi lors de la présentation à Nanterre (ouest de Paris) de la "course au soleil" qui se dispute paradoxalement quelquefois sous la neige.

Pour Armstrong, Paris-Nice a marqué une rupture. En 1998, pour l'une de ses premières compétitions après son combat contre le cancer, il avait abandonné rapidement et était reparti dans la foulée aux Etats-Unis. Promis alors à un arrêt jugé inéluctable, il était revenu beaucoup plus fort trois mois plus tard pour entamer le chapitre le plus glorieux de sa carrière.

Le Texan, qui a l'intention de se distinguer sur les classiques du début du printemps, est annoncé cette fois à la tête d'une très forte formation Discovery Channel (Azevedo, Beltran, Ekimov, Hincapie, Popovych, Rubiera, Savoldelli), à peu près l'équipe-type. Il s'inscrit donc logiquement en grand favori d'une course qu'il a déjà terminée en deuxième position (1996), alors qu'il était loin de présenter les mêmes capacités dans les cols.

Le parcours, conçu pour la première fois par Christian Prudhomme (le successeur programmé de Jean-Marie Leblanc à la tête du Tour de France), a été dessiné pour ménager une montée en puissance dans les trois derniers jours. Auparavant, les rouleurs auront eu en leur faveur le prologue d'Issy-les-Moulineaux (ouest de Paris) et les sprinteurs deux étapes, à Chabris (centre/1re étape) puis à Montélimar (sud-est/4e), puisque celles de Thiers (centre/2e) et du Chambon-sur-Lignon (centre/3e) présentent un final plus vallonné.

Au ProTour sans y être

Avec l'arrivée au sommet du Mont Faron en surplomb de Toulon (sud-est) puis deux dernières journées très accidentées, le classement doit prendre sa forme définitive. L'arrivée à Cannes (sud-est) est précédée par les traditionnelles ascensions de l'arrière-pays azuréen et le circuit du dernier jour intègre une nouvelle difficulté, le col de la Porte (1068 m), avant la Turbie et la montée du col d'Eze.

Vingt-et-une équipes (de huit coureurs) sont attendues sur la ligne de départ. Les organisateurs de Paris-Nice, qui sont toujours en conflit avec l'UCI au sujet du ProTour, ont accepté toutefois de figurer au calendrier de ce nouveau circuit et de retenir les 20 équipes le composant, soit les 20 premières formations mondiales, auxquelles s'ajoute le groupe français AG2R.

Contre lui, Armstrong devrait ainsi retrouver les deux derniers vainqueurs, le Kazakh Alexandre Vinokourov (2002, 2003) et l'Allemand Jorg Jaksche (2004). Autres têtes de liste, l'Espagnol Alejandro Valverde, l'Allemand Jens Voigt, récent vainqueur du Tour méditerranéen, l'Italien Davide Rebellin, le Français Sylvain Chavanel, peuvent viser haut dans cette course qui se joue souvent à coup de secondes.

"C'est le véritable lancement de la saison pour tous les passionnés de cyclisme", a résumé Nicolas Sarkozy, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, avant de rendre un hommage appuyé aux organisateurs et de lancer l'idée de créer un circuit vélo permanent et protégé, facilement accessible aux urbains: "Les Hauts-de-Seine pourraient être un lieu d'accueil formidable!"