AUSTIN, Texas - Lance Armstrong a annoncé lundi qu'il courrait le Tour de France en 2009, ainsi que le Giro en Italie. Ce sera la première fois qu'il disputera les deux courses la même année.

"Je m'engage à courir pour le meilleur homme", a déclaré Armstrong, lundi, alors qu'il a reconnu que ce calendrier pourrait lui faire jouer un rôle secondaire dans le Tour de France.

Le Giro sera disputé du 9 au 31 mai, puis le Tour de France s'amorcera le 4 juillet.

Avec aussi peu de temps pour récupérer entre les deux épreuves, le septuple champion du Tour a admis que son corps ne lui permettra peut-être pas de performer au même niveau que l'année où il a remporté son dernier Tour, en 2005.

"Après m'être éloigné de la compétition pendant trois ou quatre ans, ce serait stupide de croire que je pourrais reprendre là où j'ai laissé", a déclaré Armstrong à The Associated Press, dans un entretien téléphonique réalisé depuis Tenerife, dans les Iles Canaries, où son équipe, Astana, s'entraîne actuellement. "Je peux dire que je me sens mieux que jamais, je me sens mieux que jamais en ce 1er décembre. Comment cela se traduira en course, il faudra voir. Mentalement, au point de vue de la motivation, je me sens comme en 1998-99."

La décision d'Armstrong de prendre part au Tour permettra à l'équipe Astana de présenter une formation tout étoile en France, avec notamment le vainqueur du Tour en 2007, Alberto Contador. Celui-ci a raté la course de l'an dernier parce que Astana a été bannie pour des infractions préalables en matière de dopage. Egalement avec Astana il y aura l'Allemand Andreas Kloeden, le vétéran américain Levi Leipheimer et un coureur de soutien de premier niveau, Yaroslav Popovych. Astana est considéré, et de loin, la plus forte équipe dans un contexte de course à plusieurs étapes.

"Nous respecterons le même code que le mien: le cyclisme est un sport d'équipe, alors que nous aimerions tous gagner", a dit Armstrong.

Le cycliste de 37 ans a surpris le monde du cyclisme en septembre, quand il a annoncé qu'il mettait fin à sa retraite de trois ans. Il avait alors déclaré que son objectif était de disputer le Tour de France, mais il s'était abstenu de promettre qu'il allait le faire.

Joint par téléphone, le directeur de l'agence française antidopage, Pierre Bordry, n'a pas voulu commenter la décision d'Armstrong. Il a toutefois déclaré qu'il serait "traité comme tous les autres" lorsque viendrait le temps d'effectuer des tests antidopage.

Dans des récentes entrevues, Armstrong s'était dit inquiet pour sa sécurité sur les routes de France, où se retrouvent des milliers d'amateurs de cyclisme le long du tracé. Il a toutefois fait fi d'éventuelles menaces de ce genre, lundi.

"Cela ne va pas m'empêcher de faire mon travail, et cela ne va pas m'empêcher de transmettre mon message."

L'Américain a décidé de revenir à la compétition dans le but de sensibiliser les gens aux activités de la Fondation Lance Armstrong et à son combat d'envergure mondiale contre le cancer.

"Je suis content de ma fiche (sept victoires). Je m'entraîne avec ardeur et j'essaie d'être le plus compétitif possible, a-t-il dit. L'objectif principal sera de livrer le message de la fondation. C'est la première priorité et si nous courons modérément bien, cela aidera à livrer le message."

Armstrong prévoit reprendre la compétition au haut niveau le 20 janvier à l'occasion du Tour Down Under en Australie. C'est à ce moment-là, aussi, que le programme de contrôles antidopage qu'il prépare avec Don Catlin, le spécialiste de l'antidopage aux États-Unis, sera mise en place.

Mais aucune épreuve ne se compare au Tour en matière de visibilité.

"Le Tour est la plus grande course au monde; nous avons besoin de raconter cette histoire sur la plus grande scène qui soit, a dit Armstrong. Il y a un respect mutuel qui est là, même si n'a pas toujours été un amour mutuel. Nous avons besoin d'eux, ils ont besoin de nous."