AIX-LES-BAINS (AFP) - Futur jeune retraité de 33 ans, l'Américain Lance Armstrong s'est lancé un ultime pari à la veille du Critérium du Dauphiné Libéré cycliste, samedi à Aix-les-Bains: "gagner le Tour de France, un 7e, en se faisant plaisir".

Bien plus détendu qu'à l'accoutumée à pareille époque, le Texan s'est employé a maintenir ambition et motivation intactes au cours d'une conférence de presse, rondement menée pendant une demi-heure.

"Gagner le Tour en se faisant plaisir et en passant un bon moment, je sais que les deux sont possibles, a souligné le patron de Discovery Channel. Je suis capable de souffrir comme avant et j'ai toujours la même approche professionnelle de mon travail alors, j'ai bien encore envie d'en profiter."

A l'heure d'aborder un 6e et ultime Dauphiné, le protégé de Johan Bruyneel est toutefois resté évasif sur sa condition actuelle, indiquant laconiquement qu'il "ne voulait pas trop s'avancer", qu'il allait voir "au jour le jour" et qu'il n'excluait pas d'aborder le départ du Tour de France à Noirmoutiers, "sans aucune victoire en cours de saison".

Un grand contre-la-montre

En fait, dans le portillon de départ à Aix-les-Bains, Lance Armstrong aura surtout le souci de signer "un grand contre-la-montre" à Roanne, secteur qu'il a particulièrement peaufiné, sachant qu'il ne "pense pas" pouvoir signer un triplé, après 2002 et 2003, dans la 2e course à étapes française.

La "peur" et le "respect" de retrouver le Mont Ventoux, après la désillusion de l'année dernière, et l'envie de voir l'un des siens l'emporter, sept jours plus tard à Sallanches, constitueront autant d'appréhension et de souhait tout au long d'une semaine capitale.

Car, manifestement, Lance Armstrong ne pense déjà qu'au Tour de France où il s'alignera, cette fois, "relax" dit-il. "L'important sera de se retirer sur une victoire, explique-t-il. C'est quelque chose de très motivant car les gens me prennent déjà pour un retraité. Ils sont prêts à penser que je vais perdre. J'espère les faire mentir."

Et, d'évoquer ses jambes, au cours d'une sortie d'entraînement dans les Pyrénées, quelques minutes après les T-Mobile de Jan Ullrich. "Elles étaient terribles", dans le sens "fantastiques" fallait-il, semble-t-il, traduire.

Très à l'écoute des médias germaniques, Lance Armstrong a aussi commenté des informations selon lesquelles il pourrait ne pas être au départ du Tour. "Ce serait alors une tragédie pour moi, a-t-il insisté, mais à moins d'un accident ou d'une chute avant, ce ne sera pas le cas."

Besoin de défis

Le patron du peloton a rappelé que Jan Ullrich serait encore son plus dangereux rival. "Ce sera clairement lui, a-t-il tranché. Je sais que cette année, il est très en avance. La menace sera d'ailleurs triple au sein de T-Mobile avec, aussi, Alexandre Vinokourov et Andreas Kloden."

L'Italien Ivan Basso a également eu droit à l'hommage du maître: "il est encore plus dangereux qu'avant". Mais, qu'à cela ne tienne! Lance Armstrong a bien évidemment précisé qu'il trouvait son équipe "meilleure que par le passé", avec le vainqueur du Giro, Paolo Savoldelli, et l'Ukrainien Yaroslav Popovych, ce dernier sur le Critérium.

L'après cyclisme d'Armstrong n'a pas été escamoté. "La première chose que je ferai sera de m'occuper de mes enfants et de ma Fondation, a-t-il soufflé. De toutes façons, la bicyclette fera toujours partie de ma vie dans la mesure où c'est le meilleur moyen de se détendre et de rester en forme. Je me vois mal jouer au golf jusqu'à la fin de mes jours. J'ai besoin de défis."