PARIS - Le directeur du Tour de France croit que Bradley Wiggins reviendra en force en 2014. Ce dernier ne sera pas en mesure de défendre son titre dans la classique de cette année qui commence dans un peu plus d'une semaine.

«Je pense qu'il sera de retour avec encore plus de motivation», a prédit Christian Prudhomme lors d'une entrevue dans ses bureaux de Paris. Les athlètes de l'élite, a-t-il noté, «peuvent tomber très bas mais rebondir rapidement.»

Les deux premières étapes en 2014 emprunteront les routes du Yorkshire dans le nord de l'Angleterre, la troisième menant le peloton de Cambridge à Londres. Wiggins sera donc en terrain connu.

«Je pense qu'il sera très fort», a poursuivi Prudhomme.

Tenu à l'écart de la course de cette année en raison d'un genou gauche endolori, Prudhomme a estimé que son coéquipier britannique de Sky, Chris Froome, sera le coureur à battre pour cette 100e édition du Tour de France.

«Je pense que ce sera l'affaire de Froome et de l'équipe Sky contre le reste du monde.»

Prudhomme a averti que les premières étapes en Corse pourraient réserver de mauvaises surprises. Après une première étape sur le plat le 29 juin que le sprinter Mark Cavendish, parmi d'autres, aura dans sa mire, la classique se poursuivra sur un parcours plus accidenté à l'intérieur des terres et jusqu'à sur la côte ouest de l'île. De Corse, le Tour traversera ensuite sur le continent français.

«Ceux qui n'ont pas encore fait de reconnaissance des étapes en Corse auront fait une grosse erreur. Dans la soirée de la première étape, ils se diront: 'C'est tout plat!', a confié Prudhomme. Deux jours plus tard, ils auront compris pourquoi le Tour de Corse automobile est appelé 'le rallye des 10 000 virages. Non seulement ça monte et descend, mais ça tourne tout le temps.»

Au cours des 12 derniers mois depuis que Wiggins est devenu le premier Britannique à remporter le Tour de France, Lance Armstrong a admis en janvier qu'il s'était dopé lors de ses sept conquêtes du Tour de 1999 à 2005. Il a depuis été dépouillé de ses titres qui n'ont pas été réattribués. Armstrong a confié à l'animatrice Oprah Winfrey que le dopage était une affaire de routine pour lui.

«L'image que nous avons eu du cyclisme cet hiver n'est pas l'image du cyclisme aujourd'hui. C'est l'image du cyclisme du passé, même si c'est un passé récent», a prétendu Prudhomme.

Il a dit que «la différence fondamentale» entre l'ère Armstrong et maintenant, c'est la mise en place il y a cinq ans du passeport biologique. Il consiste au suivi au fil du temps de variables biologiques sélectionnées qui révèlent indirectement les effets du dopage.

«Le cyclisme n'est plus le vilain petit canard», a encore dit Prudhomme. Il a suggéré que le sport mérite plus de mérite pour ses mesures antidopage.

S'adressant pour sa part à des journalistes à Nice, Froome a déclaré que le fardeau de la preuve aujourd'hui repose sur tous les coureurs pour montrer qu'ils ne sont pas comme Armstrong.

«Les révélations d'Armstrong l'an dernier ont constitué un dur coup pour nous tous, les amateurs, les professionnels toujours dans le peloton aujourd'hui. Nous sommes tous dépeints de la même façon, a constaté le vice-champion 2012. C'est un cyclisme complètement différent de l'époque. Il y a de nouvelles méthodes d'entraînement, de nouvelles approches en matière de nutrition. Nous travaillons très fort pour obtenir les résultats que nous avons. C'est donc à nous maintenant de montrer aux amateurs que le cyclisme a changé.»

Froome a identifié Alberto Contador comme «mon plus sérieux rival.» Contador a été dépouillé de sa victoire au Tour de 2010 après un contrôle antidopage positif.