ROME - Le coureur italien Ivan Basso, qui a reconnu son implication dans l'affaire de dopage sanguin Puerto, a été suspendu vendredi pour une durée de deux ans par la Fédération italienne de cyclisme (FIC), à l'issue d'une audience devant la commission de discipline.

Dans sa décision, la commission disciplinaire "considère le coureur responsable de la violation de l'article 2.2 du code mondial antidopage (usage ou tentative d'usage d'une substance interdite) pour s'être soumis à des traitements sanguins dépourvus d'un but thérapeutique".

Elle le reconnaît également coupable d'"avoir autorisé la conservation de sang pour des usages ultérieurs avec l'intention de modifier les prestations sportives".

La suspension de deux années - infligée pour usage ou tentative d'usage de produits dopants - tient compte des 243 jours de suspension déjà effectués par le coureur, et est donc effective jusqu'à la date du 24 octobre 2008.

"Penser à 2009"

Ivan Basso, 29 ans, avait en effet été suspendu plusieurs mois en 2006 par son ancienne équipe CSC, à l'époque déjà pour des soupçons dans l'affaire Puerto, qui n'avaient pas donné suite, puis en avril dernier par son équipe Discovery Channel.

"Je ne peux qu'accepter cette décision. Je suis serein, je savais que ce ne serait pas facile, et pour cette raison j'accepte la sanction", a déclaré le coureur vendredi soir, selon des propos rapportés par l'agence Ansa.

"Je vais continuer à m'entraîner, en ne pensant qu'aux courses de 2009. Un recours? Je ne sais pas, ce sont des choses que nous déciderons avec mon avocat. Je regarde déjà vers l'avenir", a-t-il ajouté.

Le procureur antidopage du Coni avait requis le 25 mai dernier une suspension de 21 mois contre Basso.

Le vainqueur du Tour d'Italie 2006 a été entendu vendredi par la commission de discipline, qui l'accuse d'avoir violé les articles 2.2 (usage ou tentative d'usage d'une substance interdite) et 2.6 (possession de substances interdites) du code mondial antidopage.

"J'ai fait une erreur"

Au cours de l'audition, l'avocat du coureur, Massimo Martelli, avait réclamé une sanction allégée, afin de tenir compte des aveux du coureur et des suspensions qu'il a déjà purgées.

"Je n'ai jamais demandé d'indulgence ni de pitié, j'ai fait une erreur et je mérite de payer, mais je veux être jugé au regard des règlements existants et pas sur mon nom: je veux seulement une sanction juste", a déclaré Ivan Basso à l'issue de son audition.

"Je paierai les conséquences de mes erreurs, mais je veux souligner que j'ai dit tout ce que je savais et pour un athlète de mon niveau, ce n'est pas simple", a ajouté le coureur devant des journalistes.

Ivan Basso avait admis son implication dans l'affaire Puerto devant le Comité national olympique italien (Coni) le 7 mai.

Le lendemain, il avait assuré que s'il avait bien eu des relations avec le médecin espagnol Eufemiano Fuentes, au centre du scandale, il avait simplement "tenté" de prendre des substances dopantes pour le Tour de France 2006.

L'affaire Puerto avait éclaté il y a un an à Madrid avec l'arrestation, notamment, du docteur Fuentes. Plus de 200 poches de sang congelé et de plasma sanguin, du matériel pour la congélation et la centrifugation, des anabolisants, des stéroïdes, de l'EPO et des hormones de croissance avaient été saisis.

Les noms d'une cinquantaine de coureurs cyclistes ont depuis été cités. Mais jusqu'à présent un seul coureur, l'Allemand Jan Ullrich, a été identifié par un test ADN après une plainte déposée en Allemagne à son encontre.