MONT MÉGANTIC (Sportcom) - Après sa déconvenue de la veille, la formation Navigators avait bien l'intention de réparer les pots cassés, jeudi, à la troisième étape du Tour de Beauce. Et c'est ce qui s'est produit avec la victoire de l'Ouzbek Sergey Lagutin qui a été le premier à franchir l'arrivée de l'étape phare du Tour (153 kilomètres) qui s'est terminée au sommet du Mont Mégantic. Au final, l'ex-champion du monde Espoir en 2003 a devancé le Colombien Gregorio Ladino Vega (Tecos Trek) de 7 secondes et son coéquipier Valeriy Kobzarenko (à 14 secondes).

Mark Walters (Navigators, à 2min 07s) a été le meilleur Canadien avec une 18e place, tandis que Jean-Sébastien Maheu (Équipe du Québec, à 3min 30s) a été le meilleur Québécois en terminant au 24e rang.

Au classement général, Stefan Parinussa (Sparkasse) conserve la tête, mais il n'a plus que 32 secondes d'avance sur l'ancien meneur Kobzarenko.

Le fil de la course

Dès le début de la course, la formation Sparkasse s'est retrouvée en tête du peloton pour protéger le maillot jaune de son leader Stefan Parinussa. Il aura fallu attendre deux heures de course à plus de 40 km/h de moyenne pour que la première échappée marquante prenne naissance. Au 78e kilomètre, les porte-couleurs de Navigators Glen Alan Chadwick et Valeriy Kobzarenko, vainqueur de la première étape, creusent un écart de 40 secondes qui allait monter jusqu'à 2min 20s.

Les Sparkasse sont demeurés en tête du peloton pour tenter de contrôler l'échappée qui était efficace, mais plus les coureurs se rapprochaient du Mont Mégantic, plus ses soldats commençaient à tomber au combat. C'est à ce moment que la formation Tiaa-Cref, François Parisien en tête, a commencé à organiser la chasse et faire fondre l'avance des deux coureurs qui étaient dangereux au classement général.

« Il y a eu une coalition avec deux Mexicains, un Sparkass et trois de notre équipe. Nous avons roulé les 20 derniers kilomètres et c'est à ce moment que l'écart est passé à 2min 20s à 1min 30s au pied de la montée finale », a souligné Parisien, 41e de l'étape.

Le Repentignois a vidé ses dernières cartouches au début de l'ascension pour réduire l'écart. « Je devais rendre ça dur dès le départ pour faire la sélection dans le groupe pour Dany (Patte, son coéquipier qui termine quatrième), car ça lui prend des conditions très dures pour qu'il puisse gagner. Et ça s'est bien passé », a conclu le champion canadien qui continuera à travailler pour son coéquipier d'ici la fin du Tour.

Au pied du Mont-Mégantic où le vent soufflait de face, l'avance de Chadwick et Kobzarenko a fondu comme neige au soleil, mais ceux-ci avaient encore une carte dans leur jeu : leur coéquipier Lagutin arrivait frais comme une rose et il a rejoint Kobzarenko, alors seul en tête, à 1,5 kilomètre de l'arrivée pour filer vers la victoire.

« Mes coéquipiers qui avaient déjà fait cette montée m'avaient bien expliqué à quoi elle ressemblait. Nous avons été agressifs et ç'a fonctionné », a précisé le vainqueur et qui est maintenant troisième au général à 37 secondes de Parinussa. « Je pense pouvoir combler l'écart, je me sens bien et je pense que je peux bien faire demain (vendredi) au contre-la-montre. »

Pour sa part, Jean-Sébastien Maheu était déçu de sa journée. « Cela n'a pas super bien été. Nous avons perdu deux coéquipiers depuis le début et nous devions aller chercher nos bidons nous-mêmes, ce qui faisait en sorte que nous n'étions pas protégés du vent » a indiqué le Montréalais qui est 21e au général à 6min 49s de Parinussa.

« Déjà dans le bas de la montée, je n'avais plus de jambes alors c'était assez dur. Au début, j'avais bon espoir de prendre le maillot de meilleur Canadien à Mark Walters, mais il était plus fort que moi et j'ai dû grimper à mon rythme. Disons que ce n'était pas ma meilleure journée! » a conclu celui qui est le deuxième meilleur Canadien pour le moment.

Mentionnons en terminant que Dominique Rollin (Équipe canadienne) n'a pas pris le départ de la course. Après avoir traversé l'Atlantique trois fois en moins de deux semaines, et c'est sans compter une escale au Brésil afin de participer aux championnats panaméricains, son corps a montré des signes de fatigue.

« Il a été incapable de manger ce matin. On a attendu pour savoir s'il pouvait prendre le départ, mais il n'était visiblement pas prêt. Ses nombreux voyages ont fini par le rattraper en bout de ligne », a déclaré Vincent Jourdain, directeur sportif de l'équipe canadienne.

Deux étapes seront au programme de la journée de vendredi soit un contre-la-montre individuel de 15 kilomètres en matinée, suivi d'un critérium de 60 kilomètres qui se déroulera en soirée dans les rues de Saint-Georges de Beauce.