PARIS - Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Pat McQuaid, et son homologue de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Pierre Bordry, ont présenté mercredi un accord sur les contrôles antidopage dans l'optique du prochain Tour de France, qui sera "l'épreuve la plus testée au monde" selon McQuaid.

Les deux instances ont décidé de proroger à plus grande échelle l'accord qu'elles avaient passé en début de saison pour la course Paris-Nice et plus de 500 contrôles devraient être réalisés.

"Par rapport au nombre de tests, de mon point de vue il s'agira de l'épreuve la plus contrôlée dans l'histoire du sport, a déclaré McQuaid au cours d'une conférence de presse. C'est énorme."

Un groupe de cinquante coureurs, ciblé sur des critères sportifs et grâce aux informations des passeports biologiques, sera particulièrement surveillé.

"Ce qui est important ce n'est pas tant le nombre de tests, mais le fait que nous ciblons les coureurs", a souligné Bordry.

Le protocole d'accord permettra aussi de nombreux contrôles aux entraînements avant la course. Pendant le Tour, des analyses de dépistage de la CERA et de l'insuline seront effectuées.

Quant aux auto-transfusions sanguines, très difficiles à déceler, elles pourront être soupçonnées grâce aux variations anormales de certaines valeurs du passeport, a précisé le médecin de l'UCI, Mario Zorzoli. Les échantillons seront gardés plusieurs années et pourront faire l'objet de nouveaux tests si des nouvelles molécules sont découvertes a posteriori.

Le jeudi précédant le départ de la course, qui se déroulera du 4 au 26 juillet, tous les coureurs engagés se feront prélever deux échantillons sanguins.

"A chaque étape, entre 8 et 11 coureurs seront sélectionnés, sur la base des résultats, du ciblage et du tirage au sort, a ajouté Zorzoli. Des contrôles seront effectués le soir et le matin. Au total, plusieurs centaines de contrôles sanguins seront réalisés. Il y aura aussi un nombre important de contrôles urinaires, la moitié d'entre eux pour la recherche d'EPO."

L'an passé, l'AFLD avait été responsable des contrôles sur le Tour à cause du conflit entre l'UCI et la société organisatrice du Tour, ASO. Le Tour ne s'était alors pas disputé sous l'égide de l'UCI, mais sous celle de la Fédération française de cyclisme (FFC).

"Nous avons beaucoup travaillé ensemble. Cette année à la différence de l'année dernière, le Tour de France se fait dans le cadre du règlement de l'UCI, ce qui est conforme au code mondial, a déclaré Bordry. Nous nous réjouissons de pouvoir collaborer avec l'UCI. Le dopage est un véritable fléau, particulièrement dans le cyclisme bien que beaucoup de contrôles y soient faits."

L'an passé sur le Tour de France, six coureurs ont été convaincus de dopage, pendant la course et à la suite des contrôles rétroactifs effectués par l'AFLD.

McQuaid a par ailleurs annoncé l'ouverture de procédures disciplinaires contre plusieurs coureurs sur la base des résultats du passeport biologique. McQuaid a déclaré qu'un "certain nombre de coureurs" étaient concernés. Il n'a pas révélé leur identité.

"Ces coureurs seront informés en début de semaine prochaine, a-t-il dit. Peu après avoir informé les coureurs, nous informerons leurs équipes et les fédérations nationales avant de faire un communiqué. Ce communiqué contiendra les noms des coureurs."

Le passeport biologique de l'UCI permet de déceler les éventuelles anomalies physiologiques liées à des pratiques dopantes dans le profil des coureurs.

McQuaid a ajouté que les sanctions disciplinaires prises à la suite d'anomalies sur le passeport biologique ne prévoyaient pas de suspension provisoire automatique comme dans le cas d'un contrôle antidopage positif.

"Ce sera aux équipes de décider", a-t-il dit. Les fédérations pourront aussi décider de convoquer les coureurs pour les entendre avant de prononcer d'éventuelles suspensions.