LAUSANNE (Suisse), AFP - Le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui a tranché lundi à Lausanne dans les affaires concernant deux des premiers coureurs sanctionnés pour dopage à l'EPO (erythropoïetine), a considéré que la méthode française utilisée était "suffisamment fiable pour être utilisée comme un moyen de preuve".

Dans ses décisions, le TAS a confirmé la suspension de huit mois frappant le coureur suisse Roland Meier. En revanche, il a blanchi le coureur danois Bo Hamburger en prenant en compte les différences intervenues dans les résultats de la contre-expertise.

"Dans les deux affaires, la crédibilité de ce test n'a pas été sérieusement remise en cause, même s'il est apparu que cette procédure d'analyse était relativement complexe et nécessitait une plus grande attention que pour les autres procédures d'analyse antidopage", a souligné le TAS.

La méthode française de détection dans les urines, élaborée par le Laboratoire de Châtenay-Malabry (région de Paris), a été validée par l'Union cycliste internationale (UCI) depuis le 1er avril dernier.

Hamburger (CSC) et Meier (Team Coast), surpris par un contrôle inopiné après la Flèche Wallonne, le 19 avril, ont été les deux premiers coureurs convaincus de dopage à l'EPO.

"Le Tribunal a été contraint de procéder à un examen au cas par cas", a ajouté le TAS qui a examiné les critères appliqués par le Laboratoire de Lausanne et a conclu que "ces critères étaient raisonnables et suffisamment fiables".

"Le coeur léger" de Hamburger

Dans le cas de Meier, le TAS a confirmé la suspension de huit mois et a réduit l'amende de 4000 francs suisses (2700 euros) à 2000 francs suisses "pour tenir compte de la situation financière difficile du coureur".

Dans le cas de Hamburger, le TAS a relevé que "le laboratoire n'avait pas appliqué les mêmes critères pour l'analyse de l'échantillon A et pour celles des échantillons B". Il a noté que l'un de ces deux derniers échantillons utilisés pour la contre-expertise avait donné un résultat inférieur à 80 pour cent, soit en-deça du seuil permettant de conclure à l'apport d'EPO exogène.

Hamburger, qui est âgé de 31 ans, n'a pas été gardé par l'équipe danoise CSC-Tiscali. Il a signé un contrat avec l'équipe italienne Alexia Alluminio.

"Je suis soulagé et très heureux. C'est comme gagner une grande course, contre l'injustice aussi" a-t-il déclaré par téléphone à l'AFP de son lieu de résidence en Italie.

"Je vais enfin courir le coeur léger le 3 février pour ma première course en Italie pour Alexia Alluminio" a ajouté Hamburger, estimant que "cet acquittement est une bonne chose pour mon équipe".

"Je craignais une décision politique -sur les tests de l'EPO-. Heureusement ce ne fut pas le cas, et j'en suis ravi" a estimé le coureur qui est professionnel depuis septembre 1991.

Depuis ses débuts dans l'équipe néerlandaise TVM, le Danois a notamment gagné la Flèche Wallonne en 1998.

Hamburger n'avait pas été sanctionné en août 2001 par le comité antidopage de la Fédération danoise des sports (DIF), ce qui avait amené l'UCI à introduire un appel devant le TAS.

En ce qui concerne Meier, l'appel avait été interjeté par le coureur, après sa sanction prononcée par la commission pénale de la Fédération suisse (Swiss Cycling).