ATHENES (AFP) - Quatre ans après sa victoire à Sydney, le champion cycliste allemand Jan Ullrich remet son titre olympique en jeu, samedi, dans la course sur route très indécise qui emprunte un parcours spectaculaire au centre-ville d'Athènes (224,4 km).

S'il est débarrassé du sextuple vainqueur du Tour de France, l'Américain Lance Armstrong, qui a renoncé au déplacement en Grèce, Ullrich doit tenir compte de nombreux prétendants dans une course au caractère très particulier du fait de la faible représentation numérique par sélections nationales (5 coureurs au maximum).

La logique penche vers un match triangulaire entre les équipes d'Allemagne (Ullrich, Zabel, Kloeden, Voigt), d'Italie (Bettini, Pozzato) et d'Espagne (Valverde, Freire, Astarloa) qui comptent plusieurs vainqueurs potentiels dans leurs rangs.

Mais l'Australien Stuart O'Grady, vainqueur de la manche allemande de la Coupe du monde au début du mois, le Belge Peter Van Petegem et le Kazakh Alexandre Vinokourov sont à placer au même rang, en première ligne des favoris.

"Je suis motivé jusqu'à la pointe des cheveux mais il y a un côté loterie dans la course sur route", estime Ullrich, très satisfait d'avoir pu s'entraîner en Crète avec ses coéquipiers avant de rejoindre tardivement Athènes. "J'espère que j'ai conservé ma forme de la dernière semaine du Tour".

La terreur Valverde

Le peloton, en fait, se divise en deux catégories de coureurs, présents ou absents sur les routes de France pour le grand rendez-vous traditionnel de la saison cycliste. Avec des avantages et des inconvénients pour chaque cas.

"Dix jours après la fin du Tour de France, ceux qui l'ont couru ont encore le rythme", estime l'ancien champion français Laurent Jalabert. "Après dix jours supplémentaires, c'est le cas présent, ceux qui n'étaient pas sur le Tour ont eu le temps d'acquérir ce rythme. Cela se joue sur la fraîcheur".

Vinokourov, absent du Tour sur blessure et coéquipier habituel d'Ullrich, compte sur cet atout tout comme Van Petegem, qui sait parfaitement surgir au moment opportun.

A l'inverse, Paolo Bettini, frustré par ses deuxièmes places aux deux dernières courses de la Coupe du monde (Hambourg, San Sebastian), espère profiter enfin de sa belle condition au sein d'une équipe italienne en panne de réussite dans la course olympique à Atlanta et à Sydney.

Tous se méfient comme de la peste de la dernière merveille du cyclisme espagnol, Alejandro Valverde, qui a accumulé quatorze succès depuis le début de l'année.

A ses côtés, l'Espagne, déçue par ses grimpeurs dans le Tour de France, aligne à Athènes un redoutable trident avec deux champions du monde passé ou actuel, Oscar Freire (1999, 2001) et Igor Astarloa (2003).

Autant d'adversaires de première force pour Ullrich, concentré sur l'objectif olympique après son décevant Tour de France (4e), à côté d'une surprise possible qui nourrit les espoirs des Pays-Bas (Dekker, Boogerd), de la France (Brochard, Virenque), de la Norvège (Hushovd) ou des Etats-Unis (Hincapie).