(PC) - Justin Gatlin et Floyd Landis ont fait les gros titres pour leurs exploits sportifs en 2006. Les athlètes américains ont fait encore plus parler d'eux quand ils ont été pris dans les filets de la lutte antidopage.

Gatlin, qui a égalé cette année le record du monde du 100m, et Landis, convaincu de dopage lors de sa victoire sur le Tour de France, ont tous deux été contrôlés positifs à la testostérone. L'annonce de leur positivité, à 48 heures d'intervalle au mois de juillet, a secoué le monde du sport.

Les deux Américains n'ont pas été les seuls tricheurs démasqués. Pour la première fois, un joueur professionnel de fléchettes, le Britannique Robbie Green (marijuana), a été contrôlé positif. L'étoile du rugby australien Wendell Sailor (cocaïne), le champion du monde IBF des poids plume Orlando Salido (nandrolone), son compatriote champion du monde WBC des mi-mouches Omar Nino (méthamphétamine) et la championne olympique russe de lancer du disque Natalya Sadova (methandiénone) ont eux aussi chuté de leur piédestal.

Un cheval, Deep Impact (ipratropium), et la joueuse de tennis bulgare de 16 ans Sesil Karatantcheva (nandrolone), ont aussi été pris. L'affaire la plus triste a concerné un père de famille français qui droguait les adversaires de ses enfants en tennis, provoquant la mort de l'un d'entre eux dans un accident de la route. Il a été condamné à huit ans de prison.

La triple championne olympique Marion Jones a été contrôlée positive à l'EPO, mais a été blanchie par la contre-expertise, tandis que l'ancien entraîneur d'athlétisme Trevor Graham fait toujours l'objet d'une enquête pour plusieurs infractions à la réglementation antidopage.

Avant son contrôle positif, Gatlin s'était fait le porte-parole d'un sport propre. Le champion du monde et champion olympique du 100m a égalé le record du monde en 9,77 secondes au Qatar au mois de mai et les amateurs d'athlétisme se régalaient à la perspective de ses futurs face-à-face avec le Jamaïcain Asafa Powell, le premier détenteur du record du monde qui l'a égalé deux fois cette saison.

Mais l'annonce du contrôle positif à la testostérone de Gatlin a tout bouleversé. Il a fait appel de sa suspension de huit ans et a promis de coopérer avec les autorités de la lutte antidopage en ce qui concerne les enquêtes en cours.

De son côté, Landis espère toujours pouvoir démontrer que le Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) de Châtenay-Malabry a commis des erreurs en analysant ses échantillons. Le cycliste a été rattrapé par le dopage moins d'une semaine après le Tour. Il a été testé positif à la testostérone à l'issue de la 17e étape, dont l'arrivée était jugée à Morzine.

L'Américain présentera dans quelques mois sa défense aux États-Unis devant une commission d'arbitrage dans l'espoir de conserver sa victoire dans la Grande Boucle. Il pourrait également décider de saisir le Tribunal arbitral du sport.

En Espagne, "l'Opération Puerto" a fait beaucoup de bruit. La police a saisi des stéroïdes, des hormones et de l'EPO, une centaine de poches de sang congelé et du matériel de dopage sanguin au mois de mai dans une clinique madrilène.

Cette enquête dans les milieux du cyclisme a notamment débouché sur l'interdiction de course des favoris Jan Ullrich et Ivan Basso avant le départ du Tour de France. Les équipes de football du FC Barcelone et du Real Madrid ont démenti avoir été liées au médecin placé au coeur du scandale, Eufemiano Fuentes.

Les Jeux olympiques de Turin n'ont pas été épargnés. Le programme de lutte contre le dopage mis en place par le CIO, le plus important de toute l'histoire des Jeux d'hiver avec une hausse de 72 pour cent des contrôles par rapport aux Jeux de Salt Lake, a débouché sur un seul cas positif confirmé. Celui de la biathlète russe Olga Pyleva, médaillée d'argent du 15km avant d'être suspendue deux ans pour dopage à un stimulant interdit.

On ne peut pas dire pour autant que le calme ait régné dans le Piémont, où les perquisitions des carabiniers dans les logements des athlètes autrichiens ont affolé la presse du monde entier.

Les autorités italiennes avaient lancé ces perquisitions après avoir appris la présence à Turin aux côtés de l'équipe autrichienne de l'entraîneur suspendu Walter Mayer, qui a été banni des Jeux après avoir été mêlé à une affaire de dopage par transfusion à Salt Lake City.

Mais les contrôles inopinés effectués par le CIO sur six fondeurs et quatre biathlètes autrichiens sont revenus négatifs. Ces résultats ne blanchissent pas les athlètes pour autant. Le CIO, qui a mis sur pied une commission spéciale chargée d'enquêter, pourrait en effet les sanctionner sur la base des preuves réunies par la police.