Jeudi soir lors d'une entrevue accordée à Radio-Canada, Geneviève Jeanson a confirmé s'être dopée depuis l'âge de 16 ans.

Il s'agit de la première athlète de haut niveau au Québec à avouer publiquement avoir fait usage de substances interdites.

Un aveu qui a provoqué une onde de choc dans le monde du cyclisme.

Pendant près de 10 ans Geneviève Jeanson aura menti à ses partisans. Elle a admis s'être dopée lors de ses quatre victoires sur le Mont-Royal. Le grand manitou de l'événement, Daniel Manibal, est estomaqué de constater la tricherie de celle que l'on avait surnommé la reine du Mont-Royal.

"Cela nous attriste non seulement à cause de l'histoire de la Coupe du monde car cela n'est qu'un événement, et derrière cela, il y a des humains qui ont cru en l'athlète et qui ont travaillé gratuitement pour elle", affirme Manibal.

La surprise a ensuite fait place à la réalité.

"Qu'on se comprenne bien, on ne sera jamais en mesure de faire gagner le Derby du Kentucky à un âne", ajoute Manibal.

"C'est un gros gâchis absolument. Il y a maintenant une ombre imposante sur la plupart de ses performances. On ne saura jamais ce que Geneviève Jeanson aurait été en mesure d'accomplir étant donné sa consommation de produits dopants. Donc, c'est vraiment une carrière gâchée", déclare Louis Barbeau, le directeur technique de la Fédération des sports cyclistes du Québec.

Rejointe à Boston, Lyne Bessette s'est même montrée empathique avec celle qui a été sa rivale sur la route.

"Je trouve ça vraiment dommage et c'est plate que cela ait pris dix ans avant que ça sorte. Elle a dû composer avec ça pendant une décennie. Cela n'a pas dû être de tout repos. C'est troublant comme situation et c'est de valeur que cela arrive à une femme comme elle", dit Bessette.

Revenons à Jeanson et à ses quatre victoires sur le Mont-Royal. Devrait-on lui retirer ses victoires comme on a dépouillé Floyd Landis de son triomphe au Tour de France 2006?

"Que la tricherie soit volontaire ou non, elle demeure quand même qu'elle a pénalisé d'autres athlètes. Il doit y avoir une équité et une justice", conclu Manibal.

Nous avons posé la question à l'Union Cycliste Internationale qui nous a répondu ceci : "Conformément au réglement, si les aveux concernent des périodes ou des épreuves en particulier, les résultats obtenus lors de ces courses sont retirés".

On ajoute également que les juristes de l'UCI vont évaluer le cas et que cette réponse n'est pas définitive.

De son côté, l'Association canadienne va transmettre à l'UCI l'information précise concernant les aveux de Jeanson. Peu importe la décison, on peut dire que Jeanson a déjà beaucoup perdu.