SACRAMENTO - L'Américain Lance Armstrong a pleinement réussi son retour "à la maison" en prenant samedi la 10e place du prologue du Tour de Californie, à cinq secondes du vainqueur, le Suisse Fabian Cancellara, devant une foule joyeuse massée dans les rues de Sacramento.

Le septuple vainqueur du Tour de France, qui dispute sa première course aux États-Unis depuis près de quatre ans (Tour de Georgie 2005) et sa deuxième depuis l'annonce de son retour en septembre, a avalé les 3,8 km du circuit tracé autour du Congrès de la capitale de l'État en 4 minutes 37,17 secondes.

Le compatriote et coéquipier d'Armstrong chez Astana, Levi Leiphemer, a pris une deuxième place, devant David Zabriskie (Garmin), qui aiguise déjà son grand appétit pour un troisième titre consécutif en Californie. Il aura pu noter que Lance Armstrong sera un précieux soutien, au vu de sa bonne forme.

"Je voulais finir dans le top 10 ou dans le top 15, donc je dois dire que je suis plutôt satisfait", a réagi le Texan, qui a terminé à exactement 4,26 secondes (ramené à 5 sec) du premier maillot jaune de l'édition 2009, Cancellara.

"Cela s'est bien passé, les sensations étaient un peu nouvelles parce que je ne me suis pas préparé pour ce type d'effort, a-t-il ajouté. J'ai modifié ma position sur le vélo de contre-la-montre et c'est la première fois que j'y allais aussi fort avec cette nouvelle position."

L'exercice du contre-la-montre a révélé un Armstrong encore très musclé en haut du corps, à la silhouette athlétique et moins affinée qu'au temps de sa superbe, conséquence de trois ans de retraite "active".

"Le feu de la course"

Dans le rythme des meilleurs et follement encouragé par le public, Armstrong a visiblement monté en puissance depuis le Tour Down under.

"On croirait voir un néo-pro, s'amuse Leipheimer. Il est vraiment enthousiaste, il fait attention à tous les détails, il a le feu de la course en lui."

Le Texan a apprécié : "la foule a été fantastique, c'était déjà surprenant en Australie mais là, ça l'est encore plus. Les gens paraissent tout enthousiastes, mais ils ne le sont sûrement pas autant que moi..." Même le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, y est allé de son couplet louangeur.

L'effet "Armstrong", déjà aperçu pour sa course de rentrée après trois ans et demi de retraite, en janvier au Tour Down under, a marché à plein malgré le temps incertain, le vent et les nuages lourds.

Sans aller jusqu'au chiffre largement exagéré par l'organisation de 100 000 spectateurs, la foule était incontestablement au rendez-vous. "Il y a clairement un effet Armstrong, se félicite Leiphemer. Il draine les foules et son retour est un facteur positif pour notre sport, qui en a bien besoin."

Le retour d'un autre Américain est lui passé plus inaperçu. Floyd Landis, pour sa réapparition après une suspension de deux ans pour un contrôle positif à la testostérone lors du Tour de France 2006, n'a guère impressionné.

Le coureur de la modeste équipe OUCH a fini à la 90e place, à 21 secondes de Cancellara, terminant la course à l'arraché avec des balancements et des coups de "pioche" qui tranchaient avec l'aisance d'Armstrong, Cancellara et Cie.