SINGAPOUR - Le haut dirigeant du cyclisme mondial a remis en question le bien-fondé de la plus récente enquête sur la tricherie au plus haut niveau, se demandant si celle-ci est motivée par de nouveaux renseignements ou plutôt par de vieilles rancunes.

Le président de l'Union cycliste internationale, Pat MacQuaid, a déclaré mardi à The Associated Press, en marge des Jeux olympiques de la jeunesse, que ni les autorités fédérales américaines, ni Interpol n'avaient fait quelque requête que ce soit auprès de son organisme.

Les enquêteurs ont communiqué avec des commanditaires ainsi qu'avec, selon certains reportages, d'anciens coéquipiers de Lance Armstrong. L'enquête a attiré beaucoup d'attention après que le cycliste déchu Floyd Landis, qui s'est fait enlever son titre de champion 2006 du Tour de France, eut admis s'être dopé et pointé du doigt Armstrong ainsi que d'autres coureurs.

McQuaid s'est demandé si l'enquête fédérale était basée sur des faits ou simplement sur le désir de Landis de prendre sa revanche après avoir vu sa réputation être ternie.

«Jusqu'à un certain point, lorsque vous regardez la façon dont l'enquête a pris forme, vous devez vous demander s'il s'agit d'une véritable enquête ou s'il n'y pas de vieilles rancunes en jeu, a déclaré McQuaid à AP. À ce point de vue, c'est malheureux que les gens qui auraient pu approcher ce dossier d'une manière complètement différente ne l'aient pas fait. Ils ont simplement décider d'y aller publiquement.

«Il s'agit d'une enquête qui s'est déroulée dans l'arène publique, ce qui n'était pas nécessaire.»

Landis a aussi visé l'UCI dans ses accusations, prétendant qu'Armstrong aurait soudoyé Hein Verbruggen, alors président de l'UCI, pour taire des résultats positifs à l'EPO à la suite de tests subis au Tour de Suisse de 2002. Armstrong a remporté cette course en 2001, mais n'a pas participé à la présentation de 2002.

McQuaid, le président de l'UCI depuis 2005, a nié qu'il y ait eu camouflage. Il a aussi dit douter que les autorités américaines communiqueraient avec l'UCI, parce qu'il ne «s'agit pas d'une enquête antidopage en tant que tel».

«Je connais les faits réels et le travail qu'a fait l'UCI durant cette période en matière de lutte antidopage, et je sais que nous sommes complètement propres dans notre manière de faire, a dit McQuaid. S'il est prouvé que ces gars-là déjouaient le système, ils déjouaient le système mis en place par les autorités scientifiques, par l'AMA et tous les autres.»

McQuaid a indiqué que l'UCI a passé en revue le dossier, communiquant avec les laboratoires concernés et constatant que tous les tests à l'EPO avaient obtenu un suivi approprié.

«Nous avons un dossier très clair qui montrera à tout enquêteur que l'UCI a tout fait correctement et n'a pas, ni n'aurait pu, camoufler un contrôle positif, a affirmé McQuaid. L'élément de conflit d'intérêts n'existe pas à mes yeux.

«Les faits, c'est que nous avons été accusés d'avoir peut-être camouflé un contrôle positif parce que nous avons reçu de l'argent (sous forme de don à l'UCI). Les faits, c'est que nous n'avons pas camouflé un contrôle positif. Les faits, c'est qu'il n'y a pas eu de contrôle positif et que Lance Armstrong n'a jamais échoué à des tests antidopage. ... Il n'y avait aucune manière de lui accorder un traitement de faveur et il a été traité à l'intérieur des règles, de la même façon que tout autre athlète.»