Cipollini enfin récompensé
Cyclisme samedi, 23 mars 2002. 16:23 samedi, 14 déc. 2024. 12:47
(Source d'image:RDS)
SANREMO (AFP) - A sa quatorzième tentative, Mario Cipollini a enfin conquis samedi Milan-Sanremo, la classique cycliste chérie des Italiens qui est aussi la première course de la Coupe du monde.
Sur la Via Roma illuminée de soleil, Cipollini a fêté avec un jour de retard son 35e anniversaire. Le grand Toscan a dominé nettement le champion des Etats-Unis, Fred Rodriguez, et le Suisse Markus Zberg dans un sprint privé de sa référence, l'Allemand Erik Zabel, lequel a été retardé par une chute à 30 kilomètres de l'arrivée.
En quelques minutes à peine, cette 93e édition de la "Sanremo", longtemps ouverte par une échappée de sept coureurs (Olano, Andrle, Schmidt, Duma, Cuesta, Hvastija, Bodrogi), a changé alors de tournure. Zabel, bien qu'attendu par plusieurs coéquipiers, a vite compté une minute de retard d'autant qu'il a buté quelques centaines de mètres plus loin sur un magma de coureurs et de vélos à terre.
Une chute collective d'une trentaine de coureurs a condamné deux autres favoris, le Néerlandais Erik Dekker (indisponible pour plusieurs mois) et l'Italien Danilo Di Luca. A l'avant, l'allure s'est accélérée sur les pentes de la Cipressa, le principal obstacle du final, et les retardataires ont été relégués à l'arrière.
Bettini incisif
Pour Cipollini, bien calé dans le groupe de tête, le danger a pris les traits malins de l'Italien Paolo Bettini. Conformément à sa promesse, le puncheur de l'équipe Mapei a démarré dans le Poggio, la colline couverte de serres qui a longtemps servi de tremplin aux attaquants dans la Primavera, jusqu'en 1995.
Bettini, incisif, a fondu sur Samuel Sanchez, un prometteur coureur espagnol déjà en vue dans Paris-Nice, et a viré au sommet, à 5,7 kilomètres de la ligne, avec une mince avance (4 secondes) sur son compatriote Giuliano Figueras.
L'écart sur le peloton a atteint 13 secondes et, après la jonction avec Figueras, Bettini (présumé plus rapide) a fait figure de vainqueur pendant quelques instants encore. Jusqu'à la poursuite menée par l'équipe Lampre et la fin de l'échappée dans les rues de Sanremo, à 700 mètres de la ligne, où l'Américain Lance Armstrong faisait encore partie du premier groupe.
Le sprint, dans un groupe d'une cinquantaine d'unités, s'est alors avéré une formalité pour Cipollini, emmené par plusieurs coéquipiers (Gentili, Trenti, Lombardi). Malgré le vent contraire, le Toscan a produit son effort de loin, afin d'éviter une mauvaise surprise, et a eu le temps de lever très haut les bras dans une démonstration qu'il a déjà effectuée quelque 170 fois depuis le début de sa carrière professionnelle en 1989.
Un rêve éveillé
Encore incrédule après la ligne, Cipollini a commencé seulement à savourer ce succès incroyable, ce rêve éveillé pour un coureur passé près de la victoire à deux reprises déjà. Deuxième en 1994, en tête d'un peloton distancé par l'Italien Giorgio Furlan dans le Poggio. Deuxième encore l'an dernier, derrière Erik Zabel, avec l'intime déception de n'avoir pu compter sur l'aide habituelle ses équipiers, son fameux "train rouge".
"C'est ce qui m'a donné la force de persévérer", a ensuite reconnu "Cipo", qui a troqué à l'intersaison le maillot rouge Saeco pour celui, curieusement zébré noir et blanc, de sa nouvelle formation Acqua e Sapone.
La persévérance, voilà bien une qualité qui n'était guère reconnue à ce Latin, écarté l'an passé du Tour de France qu'il n'a jamais pu terminer. Mais "Cipo" qui aime frôler la caricature est d'abord un très grand sprinteur, théâtral et spectaculaire certes, mais aussi émouvant quand il rappelle un souvenir d'adolescence.
A l'âge de 15 ans, il était venu sur les bords de la route, un jour pluvieux de mars 1982, pour applaudir son frère Cesare. Il n'avait pas reconnu son aîné, noyé dans le peloton de la Primavera. C'est ce jour-là, dit-il, que j'ai aimé Milan-Sanremo. A la folie.
Sur la Via Roma illuminée de soleil, Cipollini a fêté avec un jour de retard son 35e anniversaire. Le grand Toscan a dominé nettement le champion des Etats-Unis, Fred Rodriguez, et le Suisse Markus Zberg dans un sprint privé de sa référence, l'Allemand Erik Zabel, lequel a été retardé par une chute à 30 kilomètres de l'arrivée.
En quelques minutes à peine, cette 93e édition de la "Sanremo", longtemps ouverte par une échappée de sept coureurs (Olano, Andrle, Schmidt, Duma, Cuesta, Hvastija, Bodrogi), a changé alors de tournure. Zabel, bien qu'attendu par plusieurs coéquipiers, a vite compté une minute de retard d'autant qu'il a buté quelques centaines de mètres plus loin sur un magma de coureurs et de vélos à terre.
Une chute collective d'une trentaine de coureurs a condamné deux autres favoris, le Néerlandais Erik Dekker (indisponible pour plusieurs mois) et l'Italien Danilo Di Luca. A l'avant, l'allure s'est accélérée sur les pentes de la Cipressa, le principal obstacle du final, et les retardataires ont été relégués à l'arrière.
Bettini incisif
Pour Cipollini, bien calé dans le groupe de tête, le danger a pris les traits malins de l'Italien Paolo Bettini. Conformément à sa promesse, le puncheur de l'équipe Mapei a démarré dans le Poggio, la colline couverte de serres qui a longtemps servi de tremplin aux attaquants dans la Primavera, jusqu'en 1995.
Bettini, incisif, a fondu sur Samuel Sanchez, un prometteur coureur espagnol déjà en vue dans Paris-Nice, et a viré au sommet, à 5,7 kilomètres de la ligne, avec une mince avance (4 secondes) sur son compatriote Giuliano Figueras.
L'écart sur le peloton a atteint 13 secondes et, après la jonction avec Figueras, Bettini (présumé plus rapide) a fait figure de vainqueur pendant quelques instants encore. Jusqu'à la poursuite menée par l'équipe Lampre et la fin de l'échappée dans les rues de Sanremo, à 700 mètres de la ligne, où l'Américain Lance Armstrong faisait encore partie du premier groupe.
Le sprint, dans un groupe d'une cinquantaine d'unités, s'est alors avéré une formalité pour Cipollini, emmené par plusieurs coéquipiers (Gentili, Trenti, Lombardi). Malgré le vent contraire, le Toscan a produit son effort de loin, afin d'éviter une mauvaise surprise, et a eu le temps de lever très haut les bras dans une démonstration qu'il a déjà effectuée quelque 170 fois depuis le début de sa carrière professionnelle en 1989.
Un rêve éveillé
Encore incrédule après la ligne, Cipollini a commencé seulement à savourer ce succès incroyable, ce rêve éveillé pour un coureur passé près de la victoire à deux reprises déjà. Deuxième en 1994, en tête d'un peloton distancé par l'Italien Giorgio Furlan dans le Poggio. Deuxième encore l'an dernier, derrière Erik Zabel, avec l'intime déception de n'avoir pu compter sur l'aide habituelle ses équipiers, son fameux "train rouge".
"C'est ce qui m'a donné la force de persévérer", a ensuite reconnu "Cipo", qui a troqué à l'intersaison le maillot rouge Saeco pour celui, curieusement zébré noir et blanc, de sa nouvelle formation Acqua e Sapone.
La persévérance, voilà bien une qualité qui n'était guère reconnue à ce Latin, écarté l'an passé du Tour de France qu'il n'a jamais pu terminer. Mais "Cipo" qui aime frôler la caricature est d'abord un très grand sprinteur, théâtral et spectaculaire certes, mais aussi émouvant quand il rappelle un souvenir d'adolescence.
A l'âge de 15 ans, il était venu sur les bords de la route, un jour pluvieux de mars 1982, pour applaudir son frère Cesare. Il n'avait pas reconnu son aîné, noyé dans le peloton de la Primavera. C'est ce jour-là, dit-il, que j'ai aimé Milan-Sanremo. A la folie.