ÉVIAN-LES-BAINS - Alberto Contador a pris ses repères dès le prologue du Dauphiné, dimanche, à Evian-les-Bains (Alpes françaises), où l'Espagnol, double vainqueur du Tour de France, a revêtu le maillot jaune de leader.

"Je vais utiliser ce chrono comme test", avait prévenu le double vainqueur du Tour de France (2007, 2009), à la veille de s'élancer pour les 6,8 kilomètres d'un parcours tracé qui surplombe le lac Léman.

Le résultat, sur le nouveau vélo que lui a préparé cette année le constructeur américain Specialized s'est avéré apparemment concluant. Contador a battu de deux secondes le néo-pro américain Tejay Van Garderen, un jeune coureur de 21 ans qui a pu croire en la victoire pendant une vingtaine de minutes jusqu'à l'arrivée du Castillan.

Les écarts ont été plus conséquents pour les suivants. Le Slovène Janez Brajkovic, coureur de pointe de l'équipe RadioShack montée par Lance Armstrong, a lâché cinq secondes, beaucoup moins cependant que son coéquipier américain Chris Horner déjà pointé à 18 secondes.

Les spécialistes du contre-la-montre se sont également inclinés. Tant le Britannique Geraint Thomas (4e) que l'ex-champion du monde espoirs de la discipline, l'Italien Adriano Malori (7e), devancé par l'Italien Dario Cataldo (5e sur sa lancée du Giro) et Rémi Pauriol (6e), premier Français du jour.

Pour le Russe Denis Menchov et l'Espagnol Samuel Sanchez, venus surtout dans l'optique du Tour, l'addition s'est comptée par dizaines de secondes. Menchov s'est limité à la 35e place (24 sec de retard) et Sanchez, le champion olympique de Pékin qui n'a visiblement pas fait du Dauphiné un objectif, s'est classé à la... 80e place (35 sec). Loin après le grimpeur colombien Maurizio Soler (30e à 22 sec).

À l'opposé, le Britannique David Millar, autrement plus motivé, a dû se contenter de la 13e place (à 15 sec), 1 seconde de plus que le Français Jérôme Coppel qui évoluait devant son public.

Pour Contador, qui n'avait plus couru depuis le 25 avril, la performance est des plus rassurantes. L'Espagnol de 27 ans a signé sa septième victoire de la saison, sa deuxième dans un contre-la-montre après celui du Tour de Castille et Leon à la fin mars.

"C'est une grande satisfaction, mais ça ne va pas changer nos objectifs", a estimé le directeur d'Astana, Yvon Sanquer. "Alberto était concentré sur ce prologue. Il est perfectionniste, c'était important pour lui d'avoir un bon test en compétition".

La suite ? "On va voir chaque jour en sachant que les deux prochaines étapes sur le papier sont plutôt pour les sprinteurs ou les baroudeurs", a répondu Sanquer, dans le droit fil des propos de son leader qui ne veut surtout pas user ses équipiers dont la plupart l'accompagneront en juillet sur le Tour de France.

Lundi, la première étape conduit d'Evian-les-Bains à Saint-Laurent-du-Pont (Isère), au terme d'un parcours de 191,5 kilomètres qui présente une côte de 3e catégorie (3 km à 6,6 %), aux Echelles, à seulement 6,5 kilomètres de l'arrivée.