MADRID - L'Espagnol Alberto Contador, double vainqueur du Tour d'Italie, a déclaré dimanche à Milan lors de la présentation du Giro 2012, qu'en dépit d'un parcours alléchant il ne serait "pas présent" lors de la prochaine édition, préférant briguer un quatrième Tour de France.

"L'année prochaine, je vais penser à d'autres objectifs, comme le Tour de France. Même s'il ne faut jamais dire jamais, je ne serai pas présent sur le Giro l'année prochaine", a-t-il affirmé lors de la présentation du Giro 2012, déclaration reprise dans un communiqué publié sur son site.

Le leader de l'équipe Saxo-bank a en revanche précisé que la Tirreno-Adriatico fera bien partie de son programme de la saison prochaine.

"En raison des bons souvenirs que j'ai des supporteurs italiens sur les routes de mes deux Giros, je disputerai l'année prochaine la Tirreno-Adriatico, une course qui ne figure pas encore à mon palmarès".

Le programme du coureur espagnol dépendra surtout de la décision ultime du Tribunal Arbitral du Sport, qui doit trancher en novembre dans l'affaire de dopage présumé au clenbutérol à laquelle il est confronté.

En mars 2011, l'Ama (Association mondiale antidopage) et l'UCI (Union cycliste internationale) avaient en effet fait appel de la décision de la Fédération espagnole de cyclisme de blanchir Contador pour un contrôle antidopage positif au clenbutérol, un stimulant classé parmi les produits dopants, sur le Tour de France 2010.

Contador s'est de son côté toujours défendu en invoquant la thèse de la contamination alimentaire.

À propos du Giro

La prochaine édition du Tour d'Italie, qui partira le 5 mai du lointain Danemark, s'annonce "plus humaine" mais laisse la part belle aux grimpeurs avec plusieurs sommets mythiques et un seul contre-la-montre individuel important pour la dernière étape, le 27 mai à Milan.

Humain. Le terme est revenu dans la plupart des commentaires lors de la présentation télévisée de la course rose, dimanche après-midi à Milan, en présence des deux derniers vainqueurs, l'Italien Ivan Basso et l'Espagnol Alberto Contador.

Le Giro est désormais dirigé par Michele Acquarone, directeur général de RCS Sport et successeur du bouillant Angelo Zomegnan, qui a passé la main après sept ans à la tête de l'organisation.

Sous Zomegnan, le Giro avait pris une tournure très spectaculaire, notamment au cours des deux dernières années, quitte à s'attirer des critiques pour avoir atteint certaines limites sportives.

Acquarone a mis un peu d'eau dans ce vin. La 95e édition, longue de 3.476,4 kilomètres, s'annonce plus raisonnable mais elle réserve tout de même un final haletant, avec deux grandes étapes de montagne dans les trois derniers jours, à l'Alpe di Pampeago puis au sommet du Stelvio, le col-symbole du nord de l'Italie, à plus de 2700 mètres d'altitude.

La course de la Gazzetta dello sport, "la plus dure du monde dans le pays le plus beau du monde" selon le journal, aura un départ inédit du Danemark, le point le plus au nord de l'Europe dans l'histoire de l'épreuve. Avec, pour conséquence, une journée de repos après seulement trois jours de course, pour que l'ensemble de la caravane rentre en Italie.

Le parcours, éventé par une fuite sur internet, comme celui du Tour de France 2012 qui sera présenté mardi à Paris, comporte sept étapes ouvertement favorables aux grimpeurs. Entre autres celles arrivant à Cervinia (14e), à Cortina d'Ampezzo (17e), à l'Alpe di Pampeago (19e) et au Stelvio (20), qui sera escaladé après le Mortirolo, emprunté par une route encore inédite dans l'histoire de la course.
A part l'ouverture danoise, sur 8,7 kilomètres à Herning, dans le Jutland, et le contre-la-montre par équipes pour l'arrivée sur le sol italien à Vérone, les rouleurs n'auront que le dernier "chrono" milanais, de 31,5 kilomètres, à se mettre sous la dent.