Le Québécois Hugo Houle a appris lundi qu'il fera partie de la formation Astana en vue du Tour de France de 2020, qui se déroulera sur une période de trois semaines à compter du 29 août. Mais tout ça a bien failli lui échapper, à cause d'une simple erreur.

Houle a été sélectionné par la prestigieuse équipe kazakhe quelques jours seulement après avoir reçu un faux diagnostic positif à la COVID-19. Un résultat qu'il blâme sur la fiabilité du test de dépistage, et non sur le laboratoire avec lequel Astana fait affaire, Bio Esterel, situé à Carros, en France.

« J'ai refait tous les tests de dépistage, qui se sont révélés négatifs, et je n'ai aucun anticorps de la COVID-19, a-t-il dit en entretien téléphonique avec La Presse Canadienne. Ça veut dire que théoriquement je n'ai jamais attrapé le coronavirus. Donc, je vous laisse lire entre les lignes pour comprendre le niveau de fiabilité des tests de dépistage.

« On ne sait pas ce qui s'est produit, mais la réalité c'est que six jours après mon test positif je me suis soumis à une autre série de tests qui se sont tous révélés négatifs. Je ne juge personne, je ne fais que rapporter les faits. En date d'aujourd'hui, j'ai un test qui s'est révélé positif, et un autre qui dit le contraire », a-t-il ajouté, en précisant qu'il s'était aussi soumis à un électrocardiogramme qui a révélé que son coeur était en parfait état.

« Ce qui est le plus inquiétant, c'est que le résultat de mon prochain test soit positif ou négatif, on ne peut plus être certain du résultat. Et ça peut avoir des conséquences majeures, car le Tour de France a annoncé qu'après deux résultats positifs à la COVID-19, une équipe est automatiquement exclue de la compétition », a-t-il résumé, sur un ton sérieux.

Il y a deux semaines, Houle avait annoncé à sa grande surprise qu'il avait contracté la COVID-19. Le cycliste âgé de 29 ans avait alors expliqué que depuis la reprise des activités, les coureurs sont testés six jours et trois jours avant chaque compétition.

Au retour du Tour de la Pologne au début du mois d'août, comme il y avait moins de 10 jours entre son dernier test et le début d'une compétition, il était autorisé à ne subir qu'un test. C'est lors du test précédant de trois jours le Tour de Lombardie qu'on a détecté le virus chez lui.

Houle n'est pas le seul à avoir été victime d'un problème de fiabilité du test de dépistage du coronavirus. Dimanche, la NFL a révélé que 11 de ses équipes avaient rapporté de faux diagnostics positifs, dont les Vikings du Minnesota, qui en ont dénombré 12, les Jets de New York, avec 10, et les Bears de Chicago, avec neuf.

En entretien avec La Presse Canadienne, le cycliste de Sainte-Perpétue semblait un peu échaudé par le fait qu'il ait dû se placer en quarantaine chez lui à Monaco pendant 14 jours de manière totalement inutile. Cette période de confinement l'a d'ailleurs contraint à rater deux épreuves cyclistes, dont le Tour de Lombardie, une épreuve préparatoire en vue de la Grande Boucle.

« Ç'a eu des conséquences majeures; j'ai dû me confiner, ma conjointe est demeurée une semaine de plus chez ses parents au Québec et les gens ici me regardaient tous avec des yeux bizarres, a-t-il évoqué. Mais tout n'est pas perdu. J'ai fait tous les tests nécessaires et je sais que je suis en pleine santé. »

Houle est donc confiant en vue du Tour de France, où il aura le mandat d'épauler le travail du meneur d'Astana, le Colombien Miguel Angel Lopez Moreno. D'ailleurs, cette pause forcée de deux semaines à cause d'un faux diagnostic positif lui sera bénéfique, croit le principal intéressé, puisqu'il aura des jambes plus fraîches pour les deuxième et troisième semaines de cette course cycliste d'endurance.

« Une fois que la course sera lancée, j'ose croire qu'elle se déroulera de la même manière que les années précédentes, a noté Houle. Mon approche est toutefois plus calme cette fois-ci; je serai plus serein. Je suis plus relaxe, puisque j'ai appris sur le tard que j'allais participer au Tour de France. Je vais le prendre comme ça va se présenter, et espérer que tout se déroulera pour le mieux.

« Je me compte chanceux dans ma malchance, parce que ça n'a pas eu d'impact désastreux, a-t-il poursuivi. C'est juste que ce peut être très dommageable ce qu'un test positif à la COVID-19 peut faire sur une personne, c'est quand même dommage de s'être confiné pendant deux semaines pour absolument rien. Mais bon, c'est ça qui est ça. »

D'ici son départ pour Nice, Houle compte s'entraîner en solitaire et s'octroyer quelques journées de repos afin d'être fin prêt à relever le défi. Il s'agira de son deuxième Tour de France en carrière; il avait fini 91e en 2019.