Primoz Roglic s'est affirmé le patron dans Paris-Nice, vendredi, à Biot (Alpes-Maritimes), où il a dominé les sprinteurs dans une arrivée en côte pour s'adjuger la sixième étape.

Le Français Christophe Laporte, deuxième, et l'Australien Michael Matthews, troisième, sont restés derrière le Slovène dans la rampe d'arrivée. Sans pouvoir remonter le numéro un mondial, qui s'est imposé pour la deuxième fois en trois jours après son succès dans les Monts du Beaujolais, mercredi, sur les hauteurs de Chiroubles.

« C'est très bien de gagner comme ça », s'est réjoui Roglic, plus expansif et souriant qu'à l'habitude, après avoir retrouvé sa femme Laura et son fils dans les minutes suivant l'arrivée.

Au-delà de son avance portée à 41 secondes sur l'Allemand Maximilian Schachmann par le jeu des bonifications, Roglic a consolidé sa position à deux jours de l'arrivée. Surtout dans la perspective de l'arrivée au sommet samedi à La Colmiane et de la dernière étape sensiblement allégée dimanche, en tout cas moins propice aux guet-apens habituels le dernier jour de Paris-Nice.

« Je pense qu'il n'y aura pas une grosse bataille pour le général (dimanche), c'est beaucoup moins dur que ce qui était prévu à la base », a estimé Laporte qui s'attend même à un groupe d'une cinquantaine de coureurs à l'arrivée de la dernière étape.

Les changements dus au confinement de la métropole niçoise ? « A dire vrai, ils m'importent peu », a répondu avec franchise Roglic, qui participe pour la première fois à la « course au soleil ». « J'espère que ça ira à fond, ce sera excitant ».

Une étape pour grimpeurs

Confiant en ses forces, bien que son équipe Jumbo se soit montrée moins impressionnante que lors du Tour de France 2020, Roglic a les atouts en main. La 7e étape, privée d'une quarantaine de kilomètres dans sa partie initiale (et du col de Vence), s'assimile à une course de côte grand format qui lui est favorable.

La montée de la Colmiane, si elle est plutôt régulière (16,3 km à 6,3 %), convient aux vrais grimpeurs qui, à l'altitude de 1500 mètres, ont gagné lors des deux précédentes arrivées de Paris-Nice, le Britannique Simon Yates en 2018 et le Colombien Nairo Quintana l'an passé.

Vendredi, les sprinteurs/puncheurs ont été battus, en revanche, sur leur terrain dans l'étape multipliant courtes montées et descentes dans l'arrière-pays azuréen. Les sprinteurs, dont les équipiers ont provoqué l'échec de la principale échappée avec le Français Kenny Elissonde pour dernier rescapé, ont buté sur les pentes du final.

L'Irlandais Sam Bennett s'est relevé peu après la flamme rouge du dernier kilomètre, bien avant la tentative de Guillaume Martin aux 500 mètres. Roglic, dans la roue du Français, a lancé le sprint pour s'imposer en force. « Il était plus fort », a confirmé Laporte.

Sur la ligne, le Belge Dylan Teuns (2e à La Colmiane en 2018) a pris la 4e place devant Aurélien Paret-Peintre, décidément prometteur. Le Français (25 ans), vainqueur au sprint fin janvier du GP La Marseillaise alors qu'il est plutôt catalogué grimpeur, confirme sa progression pour sa troisième saison seulement dans l'élite.

Moins heureux, le jeune américain Brandon McNulty, qui occupait la troisième place du classement général, a chuté pendant l'étape et a été contraint à l'abandon.