Primoz Roglic remporte le Dauphiné par 8 secondes
Montréal – Le Slovène Primoz Roglic (BORA – hansgrohe) a remporté le Critérium du Dauphiné pour la deuxième fois de sa carrière, dimanche, en France. S'il peut remercier ses coéquipiers de leur travail accompli pendant toute la semaine, c'est à un adversaire, Carlos Rodriguez (INEOS Grenadiers), à qui il doit une fière chandelle.
L'Espagnol a gagné l'étape de dimanche et surtout les 10 secondes de bonification qui auraient pu permettre à l'Américain Matteo Jorgenson (Visma – Lease a Bike) de remporter le classement général final. Jorgenson a fini deuxième du jour dans le même temps que Rodriguez, tandis que l'Ontarien Derek Gee (Israel – Premier Tech) a conclu sa semaine en apothéose avec une troisième place à cette étape, ainsi qu'au classement général.
Roglic sauvé les meubles et son maillot jaune et bleu en étant le sixième (+48 secondes) à rallier l'arrivée. Au général, son avance n'est que de 8 secondes du Jorgenson et de 36 sur Gee.
« C'est encore plus que mission accomplie. Derek a fait une performance incroyable ! Ç'a bien été toute la semaine, on a su éviter les embûches et l'équipe a été très solide. Nous sommes restés groupés et avions une belle cohésion. Ça termine une très belle semaine pour Israel – Premier Tech », a indiqué Hugo Houle, membre et cette formation, 43e (+13 min 52 s) de l'étape et 64e (+1 h 14 min 18 s) au classement final.
Les dirigeants de l'équipe israélo-canadienne sélectionneront les coureurs pour le Tour de France après le Tour de Suisse qui prendra fin dimanche prochain. La prestation de Gee et de ses coéquipiers sur les routes du Critérium du Dauphiné ont assurément été notées croit Houle, qui visera une sixième participation à la Grande Boucle.
« C'est certain qu'on a démontré une belle cohésion et que nous étions un groupe qui fonctionnait bien ensemble. [...] Je pense qu'on a fait un sans-faute toute la semaine et j'ai pris beaucoup de plaisir à courir avec des coureurs que je connais bien. On espère se retrouver au Tour de France, mais ça, ce n'est pas entre nos mains. Normalement, on viserait les victoires d'étapes et les sprints avec Pascal Ackermann, mais là, Derek va assurément changer leurs plans. Ils auront des réunions intéressantes et ils auront des décisions importantes à prendre pour préparer le Tour de France. »
Roglic isolé
C'est l'Italien Giulio Ciccone (Lidl – Trek) qui a mis le feu aux poudres dans la montée finale de l'ultime étape, à 8 kilomètres de la fin. Derrière, les équipiers de Roglic n'ont pu répéter leur démonstration de force de la veille et le Slovène s'est retrouvé isolé, contrairement aux INEOS Grenadiers, dont leur porte-couleur Laurent De Plus a causé du dommage dans le groupe de tête avec un peu plus de 5 kilomètres à faire.
C'est à ce moment que Derek Gee a alors perdu ses coéquipiers Jakob Fuglsang et Krists Neilands, alors que Roglic se faisait décrocher à son tour. Le Canadien a attaqué peu de temps après, suivi de Rodriguez et de Jorgenson, qui ont mis du temps avant de prendre les relais. Derrière, le retard du maillot jaune et bleu s'est creusé de 10 à 30 secondes et Ciccone n'allait rien faire pour l'aider à le combler. Gee a perdu contact avec ses deux compagnons d'échappée, mais a serré les dents pour limiter le retard à 15 secondes.
Au micro du télédiffuseur de la course, le Canadien était encore sous le choc : « Maintenant, je profite juste du moment. C'est vraiment cool et l'équipe a été incroyable pour moi. Il y a cinq victoires au Dauphiné dans l'équipe (NDLR : trois pour Chris Froome et deux pour Jakob Fuglsang) et ce sont les gars qui m'ont aidé à rester sur le podium, alors je suis vraiment fier d'être allé jusqu'au bout ! »
Houle a pour sa part révélé à Sportcom qu'il était encore affecté d'avoir touché le bitume dans la chute massive survenue vendredi qui a forcé la neutralisation de l'étape.
« Hier, j'ai souffert pas mal, mais aujourd'hui c'était beaucoup mieux. [...] J'ai des égratignures dans le dos et sur une hanche qui m'ont affecté plus que je l'aurais pensé. Avec la pluie à tous les jours, c'était quand même difficile parce que l'eau allait dans les plaies et ce n'était pas très agréable. »
Le vétéran aura le temps de panser ses plaies avant de savoir s'il sera au départ du Tour de France le 29 juin.