L’échappée dont faisait partie Guillaume Boivin (Israel Start-Up Nation) a été rejointe à seulement à 2,5 kilomètres de l’arrivée de la troisième étape de Tirreno-Adriatico, vendredi. L’étape la plus longue (219 kilomètres) de ce tour de sept jours s’est conclue au sprint où le prodige néerlandais Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix) est revenu de l’arrière pour souffler la victoire à son éternel rival, le Belge Wout Van Aert (Jumbo-Visma).

Le Québécois a fait équipe avec Davide Bais (EOLO-Kometa), Mark Padun (Bahrain - Victorious), Tobias Ludvigsson (Groupama-FDJ) et le vainqueur de Paris-Roubaix (2014) et du Tour des Flandres (2018), le Néerlandais Niki Terpstra (Total Direct Energie). Leur avance a pointé jusqu’à 8 minutes, sauf que c’est surtout le vent de face, en fin d’épreuve, qui aura eu raison d’eux.

« C’était vraiment un gros vent de face dans les 50 derniers kilomètres, alors c’était un peu difficile de maintenir l’écart sur le peloton. On a essayé, mais nous étions un peu trop à court. Avec ce vent de face, il fallait garder le plus de monde possible dans l’échappée, parce que faire ça seul, c’était vraiment trop. Je me sentais super bien dans le final », a soutenu Boivin, un des trois survivants du groupe avec Terpstra et Padun.

Le Montréalais a terminé à son rythme en 141e place (+2 min 20 s). Pour sa part, Hugo Houle (Astana – Premier Tech) a fini 71e (+52 s). Au classement général, Van Aert conserve le maillot de meneur et Van der Poel suit derrière en deuxième place à 4 secondes. Houle est 49e (+2 min 34 s) et Boivin 132e (+17 min 39 s).

Fidèle au poste

Guillaume Boivin était déçu de n’avoir pu jouer la victoire, mais il était fier d’avoir une fois de plus été un fidèle soldat, lui qui œuvre souvent dans l’ombre.

« Je suis surtout fier d’avoir fait ce que l’équipe m’a demandé. Ce n’est pas toujours facile de prendre l’échappée et je suis fier d’avoir répondu présent. Nous avons une grosse équipe cette année et je me sens privilégié d’en faire partie. Faire ce qu’on me demande, ç’a toujours été ma plus grande qualité et je le fais à 100 %. »

Hugo Houle a d’ailleurs souligné le travail de son compatriote : « Dans le peloton, on sentait qu’ils étaient costauds et qu’ils roulaient très fort. C’est une belle échappée, c’est bon pour lui et il a été courageux ! »

« Je ne lui ai pas parlé, mais si j’ai impressionné Hugo, je suis bien content ! » a lancé Boivin, pince-sans-rire.

Une chute au mauvais endroit

Une chute dans le peloton survenue avant la marque des 3 kilomètres est venue brouiller les cartes, surtout pour les équipes qui ont des visées au classement général. La raison était que les écarts causés ne sont pas gelés au classement général si des incidents surviennent avant cet endroit précis.

« Nous avions deux coureurs impliqués dans la chute, Gorka Izagirre et Alex Aranburu, a commenté Hugo Houle. J’étais avec notre leader Jakob Fuglsang et nous avons réussi à passer à côté et à remonter, mais pour moi, ç’a piqué pour revenir sur le groupe de tête. Jakob a réussi à revenir devant et c’est la bonne chose. »

L’étape montagneuse de l’édition 2021 de Tirreno-Adriatico sera disputée samedi. Une arrivée au sommet et deux cols hors catégorie sont au menu.