MILAN, Italie - Le vainqueur du Giro est un tueur, un "killer", le surnom de Danilo Di Luca dans le peloton cycliste pour son sang-froid et sa capacité à porter le coup décisif en fin de course.

"Le surnom me plaît beaucoup, il me paraît adapté", sourit le blond coureur des Abruzzes, le vainqueur le plus "sudiste" qui figure au palmarès italien du Giro.

A sa descente de vélo, le "golden boy" du cyclisme italien s'intéresse pourtant à toutes autres activités. Design, musique et surtout architecture ("Si je n'étais pas devenu coureur cycliste, j'aurais aimé être architecte", dit-il) sont ses choix de prédilection dans sa maison de Pescara (sud-est de l'Italie) où il vit avec sa femme Valentina, la fille de l'ancien coureur Stefano Giuliani.

Vainqueur en 1998 du "Giro baby" (réservé aux jeunes coureurs) et médaillé de bronze au Championnat de la catégorie espoirs cette année-là (derrière Basso et Nocentini), il a progressé rapidement pour enlever trois ans plus tard le Tour de Lombardie.

Hormis quelques coups d'éclat ponctuels, il a attendu 2005 pour atteindre une dimension supérieure, par son "doublé" dans les classiques ardennaises (Amstel Gold Race, Flèche Wallonne) et sa victoire au classement final du ProTour.

En progressant dans les contre-la-montre avec l'aide de Sandro Callari, l'ancien responsable de la piste italienne, il s'est aussi ouvert des perspectives dans les grandes courses par étapes. Sans perdre pour autant ses qualités de démarrage et son instinct de gagnant, deux atouts pour "tuer" Liège-Bastogne-Liège fin avril.

Amoureux du Giro, Di Luca n'aime pas le Tour de France, lui qui a été recalé par les organisateurs en 2004 après qu'il a été cité pour ses liens avec son médecin (le Dr Santuccione) dans une affaire de dopage.

"Je suis tranquille", dit-il à ce sujet alors que le dossier intéresse désormais le procureur antidopage du comité olympique italien. "Mon avocat a demandé le classement de l'affaire".