Dopage : des attendus sévères contre le Dr Ferrari
Cyclisme jeudi, 20 janv. 2005. 12:51 mercredi, 11 déc. 2024. 05:48
ROME (AFP) - Le tribunal de Bologne (nord), qui a condamné en octobre le Dr Michele Ferrari, préparateur de coureurs cyclistes de renom, à une peine d'un an de prison, a rendu des attendus très sévères contre le médecin et le sport professionnel.
Dans ses 84 pages de motivations, dont des extraits ont été publiés dans la presse, le juge Maurizio Passarini écrit que "le monde du sport professionnel n'est pas encore prêt à affronter le problème du dopage avec le courage et l'autocritique sans pitié requis".
Le juge explique ne pas s'être appuyé seulement sur les déclarations du coureur Filippo Simeoni, clef de voûte de l'accusation, mais avoir disposé de bien d'autres éléments de preuves.
"Les déclarations de Simeoni ont été confortées par une série d'éléments recueillis, non sans difficultés, au cours du procès", écrit le magistrat.
Dans les attendus du procès, Simeoni explique que "le Dr Ferrari ne lui procurait jamais personnellement de l'EPO ou d'autres substances dopantes interdites, mais lui laissait entendre qu'il était en mesure de le faire". En outre, "il lui prescrivait l'utilisation de ces substances dans le cadre du plan d'entraînement qu'il lui préparait".
Simeoni avait été suivi en 1996 et 1997 par le Dr Ferrari, qui a compté dans sa clientèle de grands du cyclisme italien comme Mario Cippolini, Gianni Bugno, Ivan Gotti ou Claudio Chiappucci ainsi que des étrangers comme le Russe Pavel Tonkov, le Suisse Tony Rominger, l'Espagnol Abraham Olanov et le Belge Axel Merckx.
L'ombre d'Armstrong
"J'ai eu le courage de dénoncer un phénomène, le dopage, que tout le monde connaissait mais dont personne ne parlait", a déclaré le coureur à la Gazzetta dello Sport. "Cette sentence me rend justice", a-t-il ajouté.
Sa déposition lui a aussi valu beaucoup d'ennuis avec l'Américain Lance Armstrong, lui-même venu au cabinet du Dr Ferrari, mais qui a toujours nié avoir pris des substances dopantes et dont le nom n'a jamais été cité dans la procédure.
Après la sentence, Armstrong s'était dit "déçu" de la condamnation de M. Ferrari, mais il renouvelait sa confiance à "un ami de longue date qui n'a jamais suggéré, prescrit ou fourni" de produits dopants à lui ou son équipe.
Lors du dernier Tour de France, le futur sextuple vainqueur de l'épreuve, avait eu un vif accrochage avec Simeoni, 33 ans.
Quand celui-ci avait tenté une échappée, dans une étape, Armstrong s'était chargé de faire échouer l'attaque de l'Italien. Ce dernier a porté plainte dans son pays, estimant avoir été victime d'une intimidation de la part du champion américain.
Outre sa condamnation à une peine de prison suspensive et à 900 euros d'amende pour fraude sportive, le Dr Ferrari a été jugé coupable d'exercice abusif de la profession de pharmacien.
Très connu en Italie, ce médecin de 52 ans a grandi dans le sillage d'une autre figure controversée du sport, le Pr Francesco Conconi, qui n'a jamais été condamné.
En France, le procureur de la République d'Annecy (Alpes françaises) a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête préliminaire visant l'entourage d'Armstrong pour suspicion de dopage, prévenant qu'il serait prématuré de "tirer des conclusions dans un sens comme dans un autre".
Dans ses 84 pages de motivations, dont des extraits ont été publiés dans la presse, le juge Maurizio Passarini écrit que "le monde du sport professionnel n'est pas encore prêt à affronter le problème du dopage avec le courage et l'autocritique sans pitié requis".
Le juge explique ne pas s'être appuyé seulement sur les déclarations du coureur Filippo Simeoni, clef de voûte de l'accusation, mais avoir disposé de bien d'autres éléments de preuves.
"Les déclarations de Simeoni ont été confortées par une série d'éléments recueillis, non sans difficultés, au cours du procès", écrit le magistrat.
Dans les attendus du procès, Simeoni explique que "le Dr Ferrari ne lui procurait jamais personnellement de l'EPO ou d'autres substances dopantes interdites, mais lui laissait entendre qu'il était en mesure de le faire". En outre, "il lui prescrivait l'utilisation de ces substances dans le cadre du plan d'entraînement qu'il lui préparait".
Simeoni avait été suivi en 1996 et 1997 par le Dr Ferrari, qui a compté dans sa clientèle de grands du cyclisme italien comme Mario Cippolini, Gianni Bugno, Ivan Gotti ou Claudio Chiappucci ainsi que des étrangers comme le Russe Pavel Tonkov, le Suisse Tony Rominger, l'Espagnol Abraham Olanov et le Belge Axel Merckx.
L'ombre d'Armstrong
"J'ai eu le courage de dénoncer un phénomène, le dopage, que tout le monde connaissait mais dont personne ne parlait", a déclaré le coureur à la Gazzetta dello Sport. "Cette sentence me rend justice", a-t-il ajouté.
Sa déposition lui a aussi valu beaucoup d'ennuis avec l'Américain Lance Armstrong, lui-même venu au cabinet du Dr Ferrari, mais qui a toujours nié avoir pris des substances dopantes et dont le nom n'a jamais été cité dans la procédure.
Après la sentence, Armstrong s'était dit "déçu" de la condamnation de M. Ferrari, mais il renouvelait sa confiance à "un ami de longue date qui n'a jamais suggéré, prescrit ou fourni" de produits dopants à lui ou son équipe.
Lors du dernier Tour de France, le futur sextuple vainqueur de l'épreuve, avait eu un vif accrochage avec Simeoni, 33 ans.
Quand celui-ci avait tenté une échappée, dans une étape, Armstrong s'était chargé de faire échouer l'attaque de l'Italien. Ce dernier a porté plainte dans son pays, estimant avoir été victime d'une intimidation de la part du champion américain.
Outre sa condamnation à une peine de prison suspensive et à 900 euros d'amende pour fraude sportive, le Dr Ferrari a été jugé coupable d'exercice abusif de la profession de pharmacien.
Très connu en Italie, ce médecin de 52 ans a grandi dans le sillage d'une autre figure controversée du sport, le Pr Francesco Conconi, qui n'a jamais été condamné.
En France, le procureur de la République d'Annecy (Alpes françaises) a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête préliminaire visant l'entourage d'Armstrong pour suspicion de dopage, prévenant qu'il serait prématuré de "tirer des conclusions dans un sens comme dans un autre".