L'ancien roi du cyclisme Lance Armstrong et l'équipe Sky, qui a remporté quatre des cinq dernières éditions du Tour de France, n'ont jamais utilisé de vélos disposant d'un moteur caché, ont-ils assuré dans un reportage de la chaîne de télévision américaine CBS diffusé dimanche.

L'émission "60 minutes" a rencontré Istvan Varjas, un ingénieur hongrois qui a mis au point un moteur miniaturisé dont il a vendu en 1998, en échange de deux millions de dollars, l'exclusivité pendant dix ans, via un intermédiaire, à un acheteur qui, assure-t-il, est resté anonyme.

Or 1998 correspond au début de l'ère Armstrong, qui a remporté sept éditions consécutives du Tour de France, entre 1999 et 2005.

Interrogé par CBS, Armstrong, déchu depuis de ses sept victoires dans le Grande Boucle pour dopage, a assuré via son avocat qu'il n'avait jamais utilisé « un quelconque moteur ».

Un ancien coéquipier d'Armstrong au sein de l'équipe US Postal, Tyler Hamilton, convaincu lui aussi de dopage, a de son côté indiqué qu'il « n'a jamais eu connaissance d'utilisation de moteurs » lorsqu'il faisait partie de l'équipe américaine.

Hamilton a ensuite testé pour l'émission un vélo équipé à la demande de CBS d'un moteur par Varjas à partir d'un cadre utilisé en 1999 par l'équipe US Postal. Hamilton a reconnu que même si l'autonomie du moteur était de vingt minutes, « il permettait clairement de faire la différence entre gagner et perdre ».

Varjas a également révélé à CBS qu'il avait vendu en 2015 des vélos équipés d'un moteur installés cette fois dans l'axe de la roue arrière, à un client dont il ne connaissait pas l'identité.

Selon lui, ce dispositif se traduit par un surpoids de 800 grammes.

CBS a appris d'une source officielle française que lors de contrôles réalisés durant le Tour de France 2015 remporté par le Britannique Chris Froome, les vélos utilisés pour les contre-la-montre par l'équipe Sky étaient plus lourds de 800 g que ceux des autres équipes.

Un porte-parole de l'équipe Sky, interrogé par CBS, a expliqué que cette différence de poids « pouvait s'expliquer pour faciliter l'aérodynamisme » et que l'équipe « n'avait jamais eu recours à l'assistance mécanique ».

Enfin, Varjas assure avoir vendu plusieurs vélos équipés de moteurs lors des trois dernières années au sulfureux médecin italien Michele Ferrari, exclu à vie en 2012 du cyclisme pour son implication dans le scandale US Postal. Ferrari a nié à CBS avoir acheté des vélos, mais a reconnu en avoir testé un.