PARIS - Une période probatoire a été imposée jeudi à six des équipes candidates au Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), qui regroupe les groupes en pointe dans l'antidopage.

Ce feu orange concerne Astana, Blanco (ex-Rabobank), Lampre et Vacansoleil, tous membres du WorldTour (1re division), Androni et Katusha, qui évoluent en deuxième division.

Les vingt-et-une autres équipes candidates ont été intégrées au MPCC, suivant la décision prise par les 11 premiers membres de ce mouvement lors de l'assemblée générale tenue à Roissy.

L'adhésion définitive des six équipes sera décidée lors de la prochaine assemblée générale prévue en octobre prochain.

« Je comprends la philosophie du MPCC », a réagi Gianni Savio, le responsable de l'équipe Androni qui a tenu un discours très ferme : « On est arrivé à un point où l'on ne peut absolument plus comprendre (des erreurs). C'est la survie de notre sport qui est en jeu. »

Face à l'afflux des candidatures, favorisé par le soutien public qui lui a été apporté par le principal organisateur (Christian Prudhomme, Tour de France), le MPCC a cherché à "garder toute sa crédibilité", selon l'un des membres fondateurs, Marc Madiot.

« L'idée était aussi d'offrir une véritable opportunité aux nouveaux candidats, à eux de démontrer de manière forte leur souhait de s'installer définitivement dans le MPCC. La porte leur a été ouverte », a expliqué Marc Madiot.

Dommages-intérêts

Le MPCC a été créé en 2007 par réaction au laxisme de l'association des groupes sportifs (AIGCP) en matière de lutte contre le dopage. Il compte désormais 38 membres (les six admis à titre probatoire inclus), dont dix équipes de première division et seize de deuxième division.

« Les managers s'engagent solennellement à appliquer la tolérance zéro », a annoncé Roger Legeay, président du mouvement depuis sa création.

« Toutes ces structures considèrent que le règlement du MPCC, beaucoup plus contraignant que les règles internationales, est une solution concrète à la crise que traverse le cyclisme », a-t-il ajouté.

Entre autres actions, les équipes du MPCC ont prévu d'effectuer, dans le cadre d'une politique de santé, des contrôles inopinés de cortisolémie (dosage sanguin du cortisol).

Mais la quête d'une crédibilité à retrouver reste le fond de commerce du MPCC, qui a annoncé vouloir appliquer plus strictement la possibilité inscrite dans son règlement de réclamer des dommages-intérêts aux "coureurs ou autres personnes qui auraient porté atteinte à l'image".

Les adhérents du MPCC envisagent une action de ce type à l'encontre de Lance Armstrong, l'ex-septuple vainqueur du Tour de France récemment sanctionné pour dopage.

Roger Legeay, qui a incité les organisateurs et les sponsors lésés à agir, a précisé toutefois que son mouvement n'irait pas seul en justice contre l'ex-coureur américain, « qui a défiguré le cyclisme, défiguré sept Tours de France. »

« J'espère que les décideurs du cyclisme iront dans ce sens, a-t-il insisté, ça me paraît difficile de passer l'éponge, de faire table rase alors que des sommes colossales ont été en jeu. »