BERLIN - Au moins cinq coureurs de la formation T-Mobile engagés sur le Tour de France 2006 auraient eu recours au dopage sanguin, affirme un journal allemand à paraître samedi.

Selon le Stuttgarter Zeitung, les coureurs en question se seraient rendus à la clinique universitaire de Fribourg (sud-ouest de l'Allemagne) au soir du prologue du Tour 2006 disputé à Strasbourg (est de la France).

Ils y auraient reçu une transfusion sanguine, méthode inscrite sur la liste des interdictions éditée par l'Agence mondiale antidopage (AMA).

Ex-coureur de T-Mobile, l'Allemand Patrik Sinkewitz, convaincu de dopage à la testostérone en juillet et suspendu pour un an par sa fédération, a récemment reconnu qu'il avait eu recours au dopage sanguin lors du Tour de France 2006, deux jours seulement après l'exclusion très médiatisée de son leader, Jan Ullrich, soupçonné d'être un client du Dr Eufemiano Fuentes.

Les informations du Stuttgarter Zeitung émaneraient de la commission indépendante mise en place au printemps par la direction de la clinique universitaire de Fribourg pour enquêter sur les dysfonctionnements de son unité de médecine sportive.

Après les aveux d'anciens coureurs de l'équipe Telekom, des médecins de la clinique de Fribourg ont reconnu avoir participé à des opérations de dopage dans les années 1990 avec l'utilisation d'EPO.

Interrogé par le Stuttgarter Zeitung, l'expert allemand Werner Franke ne s'est pas montré surpris par ces informations: "Il n'y a qu'à voir quelle équipe a dominé le contre-la-montre de Rennes quelques jours après le prologue", a-t-il souligné.

T-Mobile avait placé quatre de ses coureurs dans les huit premiers de cette 7e étape, un contre-la-montre de 52 km entre Saint-Grégoire et Rennes, remporté par l'Ukrainien Serhiy Honchar, licencié en 2007 par la formation allemande à cause d'un bilan sanguin anormal.

Après les aveux de Sinkewitz, Deutsche Telekom, la maison-mère de T-Mobile, a décidé de se désengager du cyclisme professionnel.