BRIANÇON - Pierrick Fédrigo, vainqueur de la 6e étape à Briançon, dans les Alpes, a signé vendredi le premier succès français de l'édition 2009 du Dauphiné, après avoir franchi en tête le grand col d'Izoard.

Pour s'imposer à la sortie de la Gargouille, dans la ville haute de Briançon, le champion de France 2005 a devancé le Belge Jurgen Van de Walle et ses trois autres compagnons d'échappée.

Les favoris se sont neutralisés durant cette chaude journée. Ils n'ont rien tenté, exception faite de plusieurs accélérations de l'Espagnol Alberto Contador dans le dernier kilomètre. Mais l'Australien Cadel Evans a réagi sans attendre et le leader de la course, l'Espagnol Alejandro Valverde, a suivi aisément.

Le trio, qui a escaladé l'Izoard au sein d'un premier peloton mené par les équipiers de Valverde, a franchi la ligne avec un retard supérieur à 4 minutes. Mais aucun des rescapés de l'échappée lancée dès le 17e kilomètre, peu après le départ de Gap, ne présentait de danger pour le classement général.

Ce groupe s'est défait sur les rampes de l'Izoard, le grand col du Queyras illuminé de soleil. Van de Walle, parti à l'avant à une dizaine de kilomètres du sommet, a été rejoint par l'Espagnol Juan Manuel Garate et par le Français Stéphane Goubert, qui caressait l'espoir de remporter sa première victoire professionnelle à l'âge de 39 ans.


"Cela me gênait un peu"

Fédrigo, un instant distancé, est revenu lui aussi bien avant de traverser la majestueuse Casse déserte, cet univers minéral hanté par le souvenir des grands champions de l'après-guerre, Louison Bobet et Fausto Coppi. Dans la descente, le Danois Lars Bak a lui aussi recollé et l'étape s'est jouée dans la ville de Briançon, que Van de Walle a abordée avec un mince avantage.

Goubert, en contre-attaque, a plafonné et Fédrigo, le plus tranchant, est revenu sur le Belge dans la montée moyenâgeuse de la Gargouille pour le précéder aisément dans la courte ligne droite finale.

"Cela me gênait un peu de revenir sur Goubert mais comme il a coincé...", a avoué honnêtement Fédrigo. "J'aurais bien aimé qu'il gagne. S'il avait été seul devant, j'aurais laissé faire. Ce ne sont peut-être pas des choses qu'il faut dire mais tant pis !"

Mal en point en début de semaine, distancé jeudi dans le Ventoux, le coureur de Marmande (Lot-et-Garonne) s'est rétabli pour inscrire sa première victoire d'étape dans le Dauphiné. "Chaque année, j'avais des places d'honneur mais jamais la première", s'est félicité le puncheur de l'équipe Bouygues Telecom, d'ores et déjà l'un des favoris du prochain Championnat de France à Saint-Brieuc.

"L'objectif, ici comme au Tour, c'est de gagner une étape", a ajouté Fédrigo qui a confirmé sa décision de poursuivre sa saison jusqu'au Championnat du monde prévu fin septembre à Mendrisio, contrairement aux années passées. "Je l'avais dit bien avant que Laurent (Jalabert) devienne le directeur sportif de l'équipe de France".

Samedi, la septième étape (157 km), la plus montagneuse de l'épreuve, franchit le Galibier et la Croix-de-Fer pour rejoindre la station de Saint-François-Longchamp en contrebas du sommet de la Madeleine.