CALVI, France - Le sprinteur australien Simon Gerrans a résisté à une poussée ultime de Peter Sagan, lundi, et remporté par moins d'une demi-roue la troisième étape vallonnée du Tour de France.

Gerrans (Orica Greenedge) semblait avoir la ligne d'arrivée dans sa mire avec une centaine de mètres à faire quand Sagan a lancé un sprint dévastateur qui a failli payer. Mais Gerrans a puisé dans ses dernières réserves pour signer la deuxième victoire d'étape de sa carrière au Tour de France, grâce à un temps de trois heures, 41 minutes et 24 secondes.

L'Espagnol Jose Joaquin Rojas a pris le troisième rang.

« Je n'étais pas certain que je l'avais emporté - par une demi-roue?!, a lancé Gerrans. Mais tout s'est déroulé parfaitement, mon équipe a bien pris soin de moi après la dernière ascension. »

Le coureur de 33 ans devra surtout remercier son coéquipier Simon Clarke, qui s'est placé dans l'échappée initiale.

« C'était le plan de l'équipe. On m'a amené au Tour de France pour que je me joigne aux échappées, alors je me suis assuré de faire mon travail, a affirmé Clarke. J'étais calme aujourd'hui et quand vous êtes calme, cela signifie que vous avez de bonnes jambes. »

La victoire était particulièrement la bienvenue pour Orica Greenedge, dont l'autobus a bloqué la ligne d'arrivée lors de la cacophonique première étape avant d'être enlevé in extremis.

« Nous avons vu les images, a commenté Gerrans. On ne peut faire autrement que d'en rire. (Notre chauffeur) a fait du travail fantastique, nous sommes fiers de lui. »

Pas moins de 88 coureurs ont terminé dans le même temps officiel que Gerrans, dont Pierre Rolland et Thomas Voeckler, les têtes d'affiche d'Europcar, ainsi que le Canadien Ryder Hesjedal (Garmin-Sharp).

Sagan était en maillot vert après l'étape, un honneur qu'il dispute au sprinter britannique Mark Cavendish.

« Je suis un peu triste d'avoir perdu l'étape, mais l'objectif de l'équipe est le maillot vert et c'est ce que nous avons », a souligné Sagan.

Dix-neuvième de l'étape de lundi et vainqueur de l'étape de dimanche, Jan Bakelants a conservé le maillot jaune. On retrouvait plus de 70 coureurs à une seconde d'écart, dont Gerrans, Hesjedal, Voeckler et Rolland. Ce dernier a conservé le maillot à pois.

Le Québécois David Veilleux a terminé 110e de l'étape, à 5:02, en compagnie de son coéquipier chez Europcar Cyril Gautier, 111e. Veilleux s'est retrouvé 117e au classement général, à 14:08.

L'autre Canadien en lice, Svein Tuft, était 170e au général.

« Le positionnement était important dans la course parce que les routes étaient sinueuses, mais ça n'a pas été aussi difficile que je m'y attendais et les jambes étaient correctes, a indiqué Veilleux. Au niveau du rythme, ils auraient pu forcer les choses beaucoup plus, mais ça allait. »

L'étape de 145,5 km de lundi a commencé à Ajaccio, où Napoléon Bonaparte est né en 1769, et s'est terminée à Calvi après trois montées moyennes et une autre plus prononcée qui a testé les jambes du peloton. Il s'agissait de la dernière des trois étapes disputées en Corse.

Une échappée à cinq coureurs, composée de Gautier, Alexis Vuillermoz, Sébastien Minard, Clarke et Lieuwe Westra a graduellement été rattrapée. Clarke a été le dernier à se faire avaler, dans la dernière montée, une ascension de 3,3 km vers le Col de Marsolino avec une inclinaison de 8,1 pour cent.

Rolland a dominé la montée et avait une dizaine de secondes d'avance quand il a atteint le sommet. Il a toutefois été rattrapé dans la descente par Sylvain Chavanel, Lars-Peter Nordhaug et Mikel Nieve.

« C'est difficile de tenir quand vous êtes seul », a noté Rolland, qui a quand même reçu assez d'aide auparavant, dont celle de Veilleux, pour conserver le maillot à pois qu'il avait décroché dimanche.

« Je me suis occupé de rester avec (Rolland) et j'ai ensuite levé le pied pour ne pas fournir d'efforts non nécessaires », a expliqué Veilleux.

Le peloton est vite revenu sur Rolland et les autres, et les sprinteurs se sont mis en position en vue de la victoire d'étape. Sagan a été le premier à attaquer, puis a reculé au moment où Gerrans l'a dépassé.

Si Gerrans croyait la victoire dans la poche, il avait tort, puisque Sagan est revenu en force et a failli le surprendre.

Les coureurs devaient prendre l'avion, plus tard lundi, afin de se rendre à Nice en vue du contre-la-montre par équipe qui aura lieu mardi. On prendra alors en compte le temps réel de chaque formation, calculé sur le cinquième homme.