RAVENNE (AFP) - Toute sérénité affichée, l'Italien Ivan Basso s'est placé en tête des favoris du Tour d'Italie cycliste qui a observé mardi sa première journée de repos avant la 10e étape (Ravenne-Rossano Veneto) puis l'entrée en haute montagne.

Tranquillité oblige, Basso entend minorer le risque d'être pris dans l'étau des deux derniers vainqueurs du Giro, les grimpeurs Damiano Cunego et Gilberto Simoni: "La clé du Giro, ce n'est pas l'alliance des uns ou des autres, l'attaque ou la riposte. Le plus important, ce sont mes jambes, celles de Cunego, celles de Simoni et celles des autres."

"Je l'ai dit au début du Giro, la décision se fera dans les étapes de montagne et dans les contre-la-montre, je n'ai pas changé d'avis", poursuit l'Italien, qui dispute pour la première fois la course rose avec l'ambition affichée de la gagner après plusieurs années d'un apprentissage à très haut niveau sur les routes du Tour de France (3e en 2004).

Pour l'instant, le Varesan occupe une position idéale, à 9 secondes seulement du porteur du maillot rose, l'Italien Danilo Di Luca. Sa performance dans le contre-la-montre de Florence, dimanche, l'a placé devant Cunego (1 min 06 sec d'écart) et Simoni (2 min 02 sec), vingt-quatre heures après avoir reculé sur les pentes d'un petit col pentu en Toscane (Sammomé).

"Je m'attendais à être à peu près là. Mais une minute de plus ou de moins, il ne faut pas en exagérer l'importance. Il y a encore toute la montagne. Disons que je suis dans une bonne position pour être tranquille psychologiquement", estime Basso.

Éviter les doutes

Les adversaires ? "Je ne veux pas privilégier des noms, répond-il. Nous ne sommes pas à deux contre un, avec Cunego et Simoni contre moi. Dans la montagne, il faut compter aussi sur Savoldelli, Garzelli, Cioni. Et aussi Scarponi, deux ou trois coureurs de la Panaria, celui de Selle Italia (Rujano)".

"Je ne suis super ni dans les contre-la-montre ni dans la montagne. Ma force, c'est d'être complet", résume Basso, visiblement confiant après les dix premiers jours de course.

Et d'insister sur son équipe ("elle est plus forte que ce que tout le monde pense"), surtout si son chef de file se montre à la hauteur, et sur sa capacité à tenir la distance: "L'an dernier, dans le Tour, je n'ai pas fait un chrono spectaculaire dans l'Alpe d'Huez. Mais, le lendemain, dans la grande étape des Alpes, j'étais devant."

En bon élève de Bjarne Riis, le Danois vainqueur du Tour 1996 devenu le manager général de l'équipe CSC, Basso veut éviter tout doute inutile, toute perte superflue d'influx.

Il minimise l'hypothèse de la suppression de grands cols (le Stelvio, la Finestre) en cas de mauvais temps: "L'important, c'est que le Giro soit beau et que le public soit content." Tout comme son point faible supposé, la descente: "Dans le contre-la-montre, il n'y a que quatre ou cinq coureurs qui sont allés plus vite que moi dans la partie en descente. Dans les grandes étapes, il faut surtout avoir de la lucidité au moment de basculer au sommet. Ce n'est pas un problème."