LIVIGNO (AFP) - Le grimpeur colombien Ivan Parra a récidivé dans le Tour d'Italie cycliste, dimanche à Livigno, où le maillot rose est resté sur les épaules de l'Italien Paolo Savoldelli au terme de la 14e étape.

Au lendemain de son succès d'Ortisei, le coureur de la modeste équipe Selle Italia, encore sans contrat au début de l'année, a récidivé. Il a conduit à bien une nouvelle échappée-fleuve pour s'imposer en solitaire au bout d'une étape épuisante de près de 7 heures (210 km) qui a vu le porteur du maillot rose, l'Italien Paolo Savoldelli, perdre une trentaine de secondes sur ses suivants.

En deux journées dans les grands cols des Dolomites, Parra a accompli la distance ahurissante de 370 kilomètres en tête de la course. Aux 190 kilomètres de l'étape d'Ortisei, il a ajouté 180 kilomètres puisqu'il s'est lancé à l'avant dès le premier des trois cols du jour, le Frassineto, dans l'intention d'aider son coéquipier vénézuélien José Rujano à conquérir le maillot de meilleur grimpeur.

Dans le dernier col, le Foscagno, Parra a distancé ses derniers compagnons (Osa, Atienza, Rujano et Sella, revenu entre-temps) à 22 kilomètres de l'arrivée. Sur la partie finale, malgré toute la fatigue accumulée au long de cette nouvelle cavalcade, le champion de Colombie du contre-la-montre n'a rien cédé à ses poursuivants, pourtant à la lutte pour grignoter chaque seconde.

Le bénéfice pour Di Luca

A 10 kilomètres de l'arrivée, Savoldelli a dû laisser partir en effet ses compatriotes Gilberto Simoni et Danilo Di Luca, ses deux rivaux principaux. Simoni a attendu le dernier kilomètre de l'ultime ascension pour passer à l'attaque, bien que son coéquipier Damiano Cunego ait été présent dans l'échappée initiale et que sa formation ait assuré le train dans l'interminable montée du Stelvio.

Cette tactique a favorisé Savoldelli, esseulé à 9
kilomètres du sommet du Stelvio (et donc à 72 km de l'arrivée), mais aussi Di Luca, l'un des grands bénéficiaires du jour. Le leader du ProTour, qui redoutait le Stelvio, a même gagné du temps dans cette dure étape pour remonter à la deuxième place, à seulement 25 secondes de Savoldelli.

Pour Basso, qui avait perdu la veille son maillot rose,
le parcours s'est apparenté à un long calvaire à partir du Stelvio. Distancé sur les premières pentes de ce col grandiose de 25 kilomètres, le Varesan a franchi le sommet à près de 20 minutes malgré l'aide de ses équipiers.

Souffrant d'une gastro-entérite qui l'a empêché d'assimiler la nourriture (il a mangé seulement deux bananes pendant l'étape), Basso a tenu à poursuivre la route. Il a rallié l'arrivée dans les délais, mais 42 minutes après Parra, et a pleuré la perte du Giro dont il était l'un des grands favoris.

Lundi, le Giro revient dans la plaine au cours de la 15e étape (205 km) entre Livigno et Lissone, dans la banlieue de Milan, à la veille de la seconde journée de repos.