ROVERETO (AFP) - Entre deux grandes journées de montagne, le Giro s'est octroyé vendredi une transition mise à profit par l'Italien Alessandro Petacchi pour gagner la 12e étape à Rovereto.

Pour enlever son deuxième succès depuis le départ de Reggio de Calabre, son 17e au total dans le Giro, Petacchi a conduit un sprint magistral. Il a attendu le moment opportun pour produire son effort dans le sillage de son cadet Paride Grillo, qui a essayé d'anticiper aux 300 mètres.

Sur la ligne, Petacchi a repoussé Grillo, un jeune néo-pro de 22 ans, à plusieurs longueurs. Il a rejoint au classement des vainqueurs d'étape un grand sprinteur du passé, Adolfo Leoni, et l'inoubliable "campionissimo" Gino Bartali (vainqueur de trois Tours d'Italie entre 1936 et 1946 malgré l'interruption de la guerre).

"J'espère que la montée se fera 'piano piano' sur le Passo San Pellegrino", avait annoncé Petacchi au départ d'Alleghe. De fait, le peloton qui se ressentait des fatigues de la veille est resté groupé sur les pentes du col de première catégorie escaladé après seulement 9 kilomètres.

Le Suisse Philippe Schnyder a mené la seule véritable échappée du jour (76 km en tête), sans dépasser plus de trois minutes d'avance, avant d'être rejoint à 30 kilomètres de l'arrivée.

Deux journées capitales

Emmené par son train de la Fassa Bortolo, Petacchi a pris le dessus sur tous ses rivaux d'autant que Robbie McEwen, vainqueur de trois des quatre sprints massifs précédents, s'est situé en net retrait (6e).

Le champion d'Australie a annoncé quelques instants plus tard son retrait de la course: "Les étapes de plaine sont derrière nous maintenant. Je regrette de partir mais après le Giro, j'ai encore le Tour de France et le Championnat du monde. Tout courir, cela ferait trop."

Les deux prochaines journées s'annoncent en effet des plus dures. A commencer par la "tappone" (grande étape) des Dolomites qui comporte samedi cinq ascensions officiellement cataloguées sur les 218 kilomètres séparant Mezzocorona d'Ortisei.

Pour rejoindre le val Gardena, le parcours grimpe le Monte San Pietro (mystérieusement non répertorié), le Costalunga puis le Sella et le Gardena, qui dépassent tous deux la cote de 2000 mètres, avant l'obstacle principal, le Passo delle Erbe.

Cette montée en deux parties (6 km à 9 % puis 6 km à 9,7 %), dédiée à Marco Pantani, grimpe jusqu'à l'altitude de 2004 mètres, à 57 kilomètres de l'arrivée. Il reste encore à descendre dans la vallée de l'Isarco et à s'élever de nouveau par le Pontives, une ascension moins dure (9 km à 6,8 %), jusqu'au final en faux-plat. A peu près 5000 mètres de dénivelé au total !

"Je prends toutes les étapes avec beaucoup d'attention, mais encore plus les deux prochaines", a déjà averti le porteur du maillot rose, l'Italien Ivan Basso, qui compte 18 secondes d'avance sur son compatriote Paolo Savoldelli avant ces deux journées capitales.