TOULOUSE (AFP) - L'Espagnol Juan Antonio Flecha doit à sa rencontre avec sa fiancée Lourdes, une belle ayant poursuivi des études d'ingénieur dans le secteur de l'aérospatiale sur le lieu même de son exploit, d'avoir signé le premier retentissant succès de sa carrière dans le berceau même de la compagnie Airbus.

"Mon coeur cherchait Lourdes", a-t-il soufflé. Mais ses jambes se sont également senties à leur aise sur ses routes où il a maintes fois sué par amour pour réaliser ce que les croyants qualifieront de miracle.

Espagnol de nationalité et Argentin d'origine, Flecha (25 ans) est néanmoins un Catalan dans l'âme, parlant d'ailleurs cette langue au terme de ses pérégrinations entre Puigcerda et Sitges.

Le coureur d'ibanesto.com est en fait arrivé au pays de Cervantès à
l'âge de onze ans, huit années après le décès de son père, travaillant avec son épouse dans l'Education nationale à Buenos Aires.

Cette traversée de l'Atlantique n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle
du Français Lucien Mazan dont le papa, horloger, avait connu des revers commerciaux après s'être présenté aux élections pour le compte du Parti républicain.

Originaire de Nantes, la famille avait fait le chemin dans le sens inverse de Flecha avant que l'enfant ne revienne pour conquérir l'Europe, sous le nom de Petit-Breton, en raison de sa taille, et d'inscrire son nom au palmarès du Tour de France en 1907 et 1908.

Personnage ouvert, bon camarade et apprécié, le lauréat de Toulouse passe cependant pour un coureur atypique. Contrairement à Petit-Breton, il ne possède pas de sobriquet. On pourrait toutefois aisément lui en trouver un: "le Flamand" par exemple, car Flecha nourrit une passion pour les pavés, les classiques du nord et tout particulièrement le Tour des Flandres.

N'est-ce pas pour cette raison du reste qu'il avait été embauché par la banque Banesto afin d'être le leader pour les campagnes dans le plat pays.