PARIS - L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a annoncé mercredi qu'elle ne souhaitait pas travailler avec l'Union cycliste internationale (UCI) sur les contrôles du Tour de France 2010, après les dysfonctionnements qu'elle dit avoir observés lors de la dernière édition.

"Ce qui surprend est que l'UCI n'organise pas les contrôles d'une façon régulière, ce qui peut permettre des choses", a déclaré le président de l'AFLD, Pierre Bordry, lors d'une conférence de presse, se disant "étonné" de l'absence de contrôles positifs cette année.

L'AFLD, qui avait obtenu de l'UCI d'être associée aux contrôles sur la Grande Boucle, a accusé dans un rapport la fédération internationale d'avoir réservé un traitement de faveur à Astana, l'équipe du vainqueur Alberto Contador et de Lance Armstrong, des "accusations infondées" selon l'UCI.

"Moi je ne suis pas demandeur de faire les contrôles avec l'UCI" en 2010, a avancé M. Bordry. "Il faut que les fédérations internationales sachent que dans la lutte antidopage, il faut être rigoureux et transparent, sinon on a des doutes", a insisté M. Bordry.

Parmi les dysfonctionnements observés par l'AFLD figurent l'absence parfois de chaîne du froid pour la conservation des échantillons sanguins, un manque d'accès à l'information sur les localisations de certains coureurs, et surtout des délais allant jusqu'à une heure entre la désignation du coureur et le prélèvement.

"C'était surtout Astana. Pour les autres équipes, ce n'était pas aussi flagrant", a expliqué Jean-Pierre Verdy, le directeur des contrôles de l'AFLD. "Le système était fait pour qu'il y ait du temps. Où est le caractère inopiné du contrôle?", a t-il ajouté.

Lundi, l'UCI avait déploré dans un communiqué que son partenariat avec l'AFLD "ait été miné par la recherche de visibilité médiatique de M. Bordry", et laissé entendre qu'elle chercherait à travailler à l'avenir "avec un partenaire neutre pour les contrôles antidopage sur le sol français".