L'AMA fustige le manque de rigueur de l'UCI
Cyclisme jeudi, 18 juil. 2002. 14:34 jeudi, 12 déc. 2024. 13:31
LA MONGIE (AP) - L'Agence mondiale antidopage (AMA), le futur "gendarme" international en matière de lutte contre le dopage, n'a pas tardé à prendre position dans la nouvelle affaire qui secoue le monde du vélo et le Tour de France, en fustigeant le manque de rigueur de l'Union cycliste internationale (UCI).
Mardi, l'annonce d'un taux très élevé d'un béta-2 mimétique trouvé dans les urines du maillot jaune espagnol Igor Gonzalez de Galdeano sur le Tour de France, avait fait l'effet d'une bombe.
Mercredi, l'UCI avait voulu désamorcer l'affaire en indiquant que le coureur de la Once possédait une justification thérapeutique pour utiliser le Salbutamol, trouvé dans ses urines à une dose de 1360 nanogrammes par millilitre.
"On ne change pas la règle du jeu en cours de partie", a déclaré jeudi le docteur Alain Garnier, directeur du bureau européen de l'AMA, contacté par l'Associated Press.
"Il y a actuellement un règlement écrit (UCI), accepté par tous, dont l'interprétation est claire: le Salbutamol est interdit à la fois comme stimulant et comme anabolisant au-dessus de 1000 nanogrammes par millilitre d'urine."
Igor Gonzalez de Galdeano présente dans le dossier médical possédé par l'UCI une justification thérapeutique pour utiliser le Salbutamol afin de soigner des poussées d'asthme.
"Cette justification thérapeutique ne couvre pas l'usage à dose supérieure à 1000 nanogrammes, car ce produit est considéré comme ayant des propriétés anabolisantes. Notre position est claire: pour nous, la justification thérapeutique ne s'applique pas au-delà de 1000 nanogrammes", a affirmé Garnier.
"Si certains pensent que la règle est mauvaise ou doit être adaptée, en tout état de cause on ne doit pas la changer en cours de partie, a ajouté Garnier. Je regrette que la discussion survienne lors d'un cas médiatique. Le rôle de l'AMA est de vérifier que la règle écrite soit appliquée pour tout sportif de la même façon. Autrement, le système n'est pas transparent, et cela remet en cause la lutte antidopage. Car on doit garantir aux sportifs qu'on ne triche pas si on ne veut pas qu'ils trichent.
"Je suis particulièrement sensible à l'équité entre tous les sportifs, a repris le docteur Garnier. Quand il y a une règle écrite, la distinction est introduite pour différencier l'usage thérapeutique de l'usage pour dopage. Jusqu'à l'apparition de ce cas, les choses étaient claires. A ma connaissance, la règle avait toujours été appliquée dans le sens indiqué."
Concernant la justification thérapeutique, le docteur Garnier a estimé qu'elle induisait un effet pervers.
"Il y a un effet négatif et médicalement dangereux (dans la prescription médicale) car à partir de l'ordonnance, le coureur peut penser 'je fais ce que je veux avec le produit'... Un sportif se sent autorisé à consommer un produit sous n'importe quelle forme et à n'importe quelle dose, ce qui n'est pas l'esprit de la règle. Or, le Salbutamol est autorisé seulement par voie inhalatoire."
Concernant les propriétés dopantes du Salbutamol, le docteur Garnier s'est montré affirmatif: "Le Salbutalmol est considéré comme un stimulant. Au moins deux articles publiés dans la littérature scientifique internationale ont montré que, pris par voie orale (pilule), il "objective" l'amélioration de la performance".
Sans vouloir s'exprimer sur le cas de l'ex-maillot jaune espagnol dépossédé de son bien jeudi par Lance Armstrong, et en "regrettant que la chaîne de la confidentialité ait été rompue" dans cette affaire, le docteur Garnier a indiqué: "Je ne peux pas dire qu'on ne puisse pas atteindre le taux de 1360 nanogrammes par inhalation. Mais certainement pas en prenant la posologie ordinaire pour un traitement de l'asthme, car on ne peut arriver à une telle concentration".
L'UCI n'a pas ouvert de dossier concernant le résultat de cette analyse d'urine d'Igor Gonzalez de Galdeano effectuée lors de la sixième étape du Tour à l'arrivée d'Alençon.
L'AMA, créée le 10 novembre 1999 par le mouvement olympique et les gouvernements, est en train d'établir un "Code mondial antidopage" devant faire force de loi auprès des instances sportives internationales à partir de 2004. Sa mouture finale sera présentée en 2003 lors d'une conférence mondiale, et le code devrait être appliqué en 2004 par l'ensemble des fédérations internationales. Les gouvernements auront ensuite jusqu'aux Jeux olympiques d'hiver de Turin en 2006 pour mettre leur réglementation nationale en conformité.
Mardi, l'annonce d'un taux très élevé d'un béta-2 mimétique trouvé dans les urines du maillot jaune espagnol Igor Gonzalez de Galdeano sur le Tour de France, avait fait l'effet d'une bombe.
Mercredi, l'UCI avait voulu désamorcer l'affaire en indiquant que le coureur de la Once possédait une justification thérapeutique pour utiliser le Salbutamol, trouvé dans ses urines à une dose de 1360 nanogrammes par millilitre.
"On ne change pas la règle du jeu en cours de partie", a déclaré jeudi le docteur Alain Garnier, directeur du bureau européen de l'AMA, contacté par l'Associated Press.
"Il y a actuellement un règlement écrit (UCI), accepté par tous, dont l'interprétation est claire: le Salbutamol est interdit à la fois comme stimulant et comme anabolisant au-dessus de 1000 nanogrammes par millilitre d'urine."
Igor Gonzalez de Galdeano présente dans le dossier médical possédé par l'UCI une justification thérapeutique pour utiliser le Salbutamol afin de soigner des poussées d'asthme.
"Cette justification thérapeutique ne couvre pas l'usage à dose supérieure à 1000 nanogrammes, car ce produit est considéré comme ayant des propriétés anabolisantes. Notre position est claire: pour nous, la justification thérapeutique ne s'applique pas au-delà de 1000 nanogrammes", a affirmé Garnier.
"Si certains pensent que la règle est mauvaise ou doit être adaptée, en tout état de cause on ne doit pas la changer en cours de partie, a ajouté Garnier. Je regrette que la discussion survienne lors d'un cas médiatique. Le rôle de l'AMA est de vérifier que la règle écrite soit appliquée pour tout sportif de la même façon. Autrement, le système n'est pas transparent, et cela remet en cause la lutte antidopage. Car on doit garantir aux sportifs qu'on ne triche pas si on ne veut pas qu'ils trichent.
"Je suis particulièrement sensible à l'équité entre tous les sportifs, a repris le docteur Garnier. Quand il y a une règle écrite, la distinction est introduite pour différencier l'usage thérapeutique de l'usage pour dopage. Jusqu'à l'apparition de ce cas, les choses étaient claires. A ma connaissance, la règle avait toujours été appliquée dans le sens indiqué."
Concernant la justification thérapeutique, le docteur Garnier a estimé qu'elle induisait un effet pervers.
"Il y a un effet négatif et médicalement dangereux (dans la prescription médicale) car à partir de l'ordonnance, le coureur peut penser 'je fais ce que je veux avec le produit'... Un sportif se sent autorisé à consommer un produit sous n'importe quelle forme et à n'importe quelle dose, ce qui n'est pas l'esprit de la règle. Or, le Salbutamol est autorisé seulement par voie inhalatoire."
Concernant les propriétés dopantes du Salbutamol, le docteur Garnier s'est montré affirmatif: "Le Salbutalmol est considéré comme un stimulant. Au moins deux articles publiés dans la littérature scientifique internationale ont montré que, pris par voie orale (pilule), il "objective" l'amélioration de la performance".
Sans vouloir s'exprimer sur le cas de l'ex-maillot jaune espagnol dépossédé de son bien jeudi par Lance Armstrong, et en "regrettant que la chaîne de la confidentialité ait été rompue" dans cette affaire, le docteur Garnier a indiqué: "Je ne peux pas dire qu'on ne puisse pas atteindre le taux de 1360 nanogrammes par inhalation. Mais certainement pas en prenant la posologie ordinaire pour un traitement de l'asthme, car on ne peut arriver à une telle concentration".
L'UCI n'a pas ouvert de dossier concernant le résultat de cette analyse d'urine d'Igor Gonzalez de Galdeano effectuée lors de la sixième étape du Tour à l'arrivée d'Alençon.
L'AMA, créée le 10 novembre 1999 par le mouvement olympique et les gouvernements, est en train d'établir un "Code mondial antidopage" devant faire force de loi auprès des instances sportives internationales à partir de 2004. Sa mouture finale sera présentée en 2003 lors d'une conférence mondiale, et le code devrait être appliqué en 2004 par l'ensemble des fédérations internationales. Les gouvernements auront ensuite jusqu'aux Jeux olympiques d'hiver de Turin en 2006 pour mettre leur réglementation nationale en conformité.