PARIS (AFP) - Pour s'attaquer à la "reine des classiques", l'une des rares courses cyclistes retransmises en direct aux Etats-Unis, l'Amérique compte dimanche sur George Hincapie, à la tête d'une équipe Discovery Channel décimée par les forfaits.

En théorie, tout était réuni en début de saison pour que Paris-Roubaix réussisse enfin à la formation américaine. La qualité des nouveaux arrivants (Hammond 3e et Hoste 12e à Roubaix l'an passé), la démonstration effectuée sur les deux secteurs pavés empruntés par le Tour de France 2004, la possible participation du patron, Lance Armstrong, en personne.

Autant d'éléments favorables au bloc mené par Dirk DeMol, l'auteur de l'une des plus grosses surprises de l'histoire centenaire de Paris-Roubaix (1988).

Tout s'est délité ensuite au fil des semaines. En février, Armstrong a recentré son programme sur le Tour de France. En mars, les ennuis se sont abattus sur le groupe avec les blessures ou maladies du Néerlandais Max van Heeswijk et du Belge Leif Hoste. Jusqu'à la chute du Britannique Roger Hammond, mercredi, dans Gand-Wevelgem.

"C'est l'un de ces jours où rien ne va", a avoué DeMol, fataliste, au sortir de la classique belge. "C'est la vie. Maintenant, tournons-nous vers dimanche". Et de regarder à l'avance les prévisions météo qui déterminent l'approche de Paris-Roubaix.

"J'ai appris à Central Park"

"Quand il pleut, il n'est pas question que les coureurs aillent sur le parcours. Je prends la voiture et je prends les notations. Les courses sont dures et je préfère qu'ils restent tranquillement à l'hôtel pour se reposer le plus possible", explique DeMol.

La méconnaissance du parcours est-elle un handicap ? "De toute façon, c'est difficile même si on est allé reconnaître avant", répond le technicien belge. "On préfère miser sur les oreillettes. Pour George, c'est un peu différent. Il a couru Paris-Roubaix une dizaine de fois. Donc, il connaît un peu..."

Hincapie, septième du Tour des Flandres dimanche en reconnaissant n'être pas encore à cent pour cent, garde le rêve de devenir le premier Américain vainqueur à Roubaix.

Dès ses débuts, l'homme de New York est tombé amoureux de cette folie anachronique. C'était en 1994, pour l'édition la plus effroyable des deux dernières décennies.

Quarante-huit coureurs avaient été classés et Hincapie avait terminé à la 31e place.

La semaine passée, le seul coureur toujours présent aux côtés d'Armstrong dans ses six Tours de France victorieux a expliqué au journal belge La Dernière Heure n'avoir pas été dépaysé en découvrant le Tour des Flandres et Paris-Roubaix: "J'ai appris à courir à... Central Park, en plein New York ! Il y avait des courses tous les samedis et les dimanches. On roulait par tous les temps, qu'il pleuve ou qu'il neige. Quand je suis arrivé en Europe, j'étais prêt pour les courses difficiles."