L. Armstrong poursuivi pour parjure?
Cyclisme mardi, 23 oct. 2012. 08:43 jeudi, 12 déc. 2024. 21:43
LOS ANGELES (États-Unis) - Lance Armstrong, dont le glorieux palmarès de cycliste a été réduit lundi à un simple titre de champion du monde 1993 par les instances sportives, pourrait maintenant avoir à répondre de différentes accusations devant la justice américaine.
Armstrong est dans de sales draps »
« Je pense qu'Armstrong est dans une très mauvaise situation, il y a une forte probabilité qu'il soit poursuivi pour quelque chose, comme parjure ou fraude », assure à l'AFP Peter Keane, professeur de droit à la Golden Gate University (Californie).
Le gouvernement américain n'est pas intéressé par le dopage
« Ce serait inhabituel et improbable » que le parquet rouvre une procédure contre Armstrong pour usage de produits dopants après avoir abandonné une telle enquête de 18 mois en février, souligne à l'AFP Michael McCann, directeur de l'Institut de droit du sport à la Vermont Law School à South Royalton (Vermont). D'abord parce que « le niveau de preuves nécessaire pour obtenir une condamnation pénale est beaucoup plus élevé que le niveau de preuves nécessaire à l'Usada ou à l'UCI pour prendre des mesures contre Armstrong ». Ensuite parce que « nous n'avons pas encore vu aux États-Unis ce type de poursuites pénales pour dopage (contre un sportif). (Les vedettes du baseball) Roger Clemens et Barry Bonds ont été poursuivis pour parjure, pas pour utilisation de produits dopants. »
La parjure est une piste « solide »...
Dans son rapport, l'Usada a évoqué « des fausses déclarations sous serment... relevant du parjure », un acte passible de poursuites pénales aux États-Unis. Serait notamment visée une déposition sous serment faite par Armstrong dans le cadre d'une procédure d'arbitrage l'opposant à la société SCA Promotions, qui refusait de lui verser un bonus contractuel après sa victoire au Tour de France en 2004 à cause d'allégations de dopage contenues dans le livre « L.A. Confidentiel ». Dans cette déposition, le Texan répond « non » plusieurs fois quand on lui demande s'il s'est déjà dopé, si le préparateur italien Michele Ferrari l'avait déjà aidé à se doper et s'il n'avait plus de liens avec lui depuis 2004. « Le gouvernement a peut-être un cas de parjure très solide à plaider car nombre de ses équipiers ont témoigné sous serment l'avoir vu se doper », remarque Peter Keane. Un tel délit est passible de prison (jusqu'à 30 ans) et d'une forte amende (jusqu'à 1,5 million de dollars d'amende).
... mais incertaine
Le parquet pourrait se heurter à la popularité, toujours réelle, du cycliste déchu. Son aura de survivant du cancer et de héraut de la lutte contre la maladie aurait forcément un impact sur des membres d'un jury lors d'un procès pénal. « Il y a des choses qui plaident en sa faveur, il reste populaire mais je ne suis sûr pas que cela pèsera au point d'éclipser le travail de l'accusation », pense M. Keane. Les tentatives du ministère public de faire tomber des vedettes du sport pour avoir menti sur le passé de dopé a toutefois produit des résultats mitigés. Barry Bonds et Roger Clemens sont passés entre les gouttes et, parmi les grands noms du sport, seule l'athlète Marion Jones a été épinglée pour parjure; elle a passé six mois en prison en 2008. « Les procès contre Bonds ou Clemens ont été perçus par le public américain comme un gaspillage d'argent du contribuable », rappelle aussi Michael McCann. En ces temps de déficit budgétaire et de marasme économique, les Américains sont en effet très soucieux de l'utilisation faite de leurs « tax dollars ».
D'autres pistes existent
Selon le Los Angeles Times, Armstrong pourrait peut-être aussi être poursuivi pour fraude fiscale, notamment dans le cadre des paiements à Michele Ferrari en échange de ses conseils en matière de dopage, ou encore pour intimidation de témoins : par exemple, à la suite du SMS « Run, don't walk » envoyé à l'épouse de son ancien équipier Levi Leipheimer après que ce dernier eut témoigné en 2010 devant un grand jury fédéral.
Armstrong est dans de sales draps »
« Je pense qu'Armstrong est dans une très mauvaise situation, il y a une forte probabilité qu'il soit poursuivi pour quelque chose, comme parjure ou fraude », assure à l'AFP Peter Keane, professeur de droit à la Golden Gate University (Californie).
Le gouvernement américain n'est pas intéressé par le dopage
« Ce serait inhabituel et improbable » que le parquet rouvre une procédure contre Armstrong pour usage de produits dopants après avoir abandonné une telle enquête de 18 mois en février, souligne à l'AFP Michael McCann, directeur de l'Institut de droit du sport à la Vermont Law School à South Royalton (Vermont). D'abord parce que « le niveau de preuves nécessaire pour obtenir une condamnation pénale est beaucoup plus élevé que le niveau de preuves nécessaire à l'Usada ou à l'UCI pour prendre des mesures contre Armstrong ». Ensuite parce que « nous n'avons pas encore vu aux États-Unis ce type de poursuites pénales pour dopage (contre un sportif). (Les vedettes du baseball) Roger Clemens et Barry Bonds ont été poursuivis pour parjure, pas pour utilisation de produits dopants. »
La parjure est une piste « solide »...
Dans son rapport, l'Usada a évoqué « des fausses déclarations sous serment... relevant du parjure », un acte passible de poursuites pénales aux États-Unis. Serait notamment visée une déposition sous serment faite par Armstrong dans le cadre d'une procédure d'arbitrage l'opposant à la société SCA Promotions, qui refusait de lui verser un bonus contractuel après sa victoire au Tour de France en 2004 à cause d'allégations de dopage contenues dans le livre « L.A. Confidentiel ». Dans cette déposition, le Texan répond « non » plusieurs fois quand on lui demande s'il s'est déjà dopé, si le préparateur italien Michele Ferrari l'avait déjà aidé à se doper et s'il n'avait plus de liens avec lui depuis 2004. « Le gouvernement a peut-être un cas de parjure très solide à plaider car nombre de ses équipiers ont témoigné sous serment l'avoir vu se doper », remarque Peter Keane. Un tel délit est passible de prison (jusqu'à 30 ans) et d'une forte amende (jusqu'à 1,5 million de dollars d'amende).
... mais incertaine
Le parquet pourrait se heurter à la popularité, toujours réelle, du cycliste déchu. Son aura de survivant du cancer et de héraut de la lutte contre la maladie aurait forcément un impact sur des membres d'un jury lors d'un procès pénal. « Il y a des choses qui plaident en sa faveur, il reste populaire mais je ne suis sûr pas que cela pèsera au point d'éclipser le travail de l'accusation », pense M. Keane. Les tentatives du ministère public de faire tomber des vedettes du sport pour avoir menti sur le passé de dopé a toutefois produit des résultats mitigés. Barry Bonds et Roger Clemens sont passés entre les gouttes et, parmi les grands noms du sport, seule l'athlète Marion Jones a été épinglée pour parjure; elle a passé six mois en prison en 2008. « Les procès contre Bonds ou Clemens ont été perçus par le public américain comme un gaspillage d'argent du contribuable », rappelle aussi Michael McCann. En ces temps de déficit budgétaire et de marasme économique, les Américains sont en effet très soucieux de l'utilisation faite de leurs « tax dollars ».
D'autres pistes existent
Selon le Los Angeles Times, Armstrong pourrait peut-être aussi être poursuivi pour fraude fiscale, notamment dans le cadre des paiements à Michele Ferrari en échange de ses conseils en matière de dopage, ou encore pour intimidation de témoins : par exemple, à la suite du SMS « Run, don't walk » envoyé à l'épouse de son ancien équipier Levi Leipheimer après que ce dernier eut témoigné en 2010 devant un grand jury fédéral.