SAINT-MAIXENT-L'ECOLE (AFP) - Les rescapés du Tour de France n'ont plus que 152 kilomètres à parcourir, dimanche, dans la 20e et dernière étape qui se conclut traditionnellement en apothéose sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris.

Cette journée, souvent transformée en défilé avant le sprint, accorde toutefois les bonifications des deux sprints intermédiaires (6, 4 et 2 sec aux trois premiers), placés en haut des Champs-Elysées, et de l'arrivée (20, 12 et 8 sec).

Le départ est donné dans la localité de Ville-d'Avray (à l'ouest de Paris), où était jugée l'arrivée du premier Tour de France en 1903.

Le parcours forme une boucle dans l'ouest francilien, escalade le Mont Valérien, dernière côte de l'épreuve (4e catégorie, Km 23,5), revient à Ville-d'Avray (km 31) et entre dans la capitale par Boulogne-Billancourt, à 106,5 kilomètres de l'arrivée.

Le circuit final de 6,5 kilomètres traverse la place de la Concorde, longe la Seine jusqu'à l'approche du Louvre et contourne le jardin des Tuileries par la rue de Rivoli, avant de remonter vers les Champs-Elysées jusqu'à l'Arc de Triomphe.

Dix passages sur la ligne, placée à hauteur du Petit Palais, à faible distance de l'Elysée, sont prévus avant l'arrivée, terme définitif de cette édition du Centenaire qui se prolonge ensuite par une grande parade.

L'avenue des Champs-Elysées offre le cadre prestigieux du final depuis 1975 (victoire du Belge Walter Godefroot, le manageur de l'équipe Telekom).

La dernière étape, gagnée l'an passé par Robbie McEwen, est réservée en général à un sprinteur. A moins qu'un attaquant réussisse à imiter Eddy Seigneur, le dernier vainqueur français, qui avait su anticiper le sprint en 1994.

Départ officiel à 13h35 (11h35 GMT), départ réel à 13h38 (11h38 GMT), arrivée vers 17h26 (15h26 GMT) (prévision à 40 km/h de moyenne).

Les derniers vainqueurs sur les Champs-Elysées:
1994: Eddy Seigneur (FRA)
1995: Djamolidine Abdoujaparov (OUZ)
1996: Fabio Baldato (ITA)
1997: Nicola Minali (ITA)
1998: Tom Steels (BEL)
1999: Robbie McEwen (AUS)
2000: Stefano Zanini (ITA)
2001: Jan Svorada (TCH)
2002: Robbie McEwen (AUS)


Quand le Tour se joue in extremis

Le maillot jaune du Tour de France, toujours enjeu de la rivalité entre Lance Armstrong et Jan Ullrich, s'est déjà joué dans les tout derniers jours de l'épreuve, souvent à l'occasion de l'ultime contre-la-montre.

Depuis 1947, année de la reprise après la Seconde guerre mondiale, la situation s'est produite pour l'essentiel à cinq reprises. Jacques Anquetil (1962, devant Jo Planckaert), Bernard Hinault (1978, devant Joop Zoetemelk) et l'Américain Greg LeMond (1990, devant Claudio Chiappucci), qui ont repris le dessus eux aussi dans le dernier "chrono" à l'approche de Paris, disposaient d'un avantage virtuel incontestable compte tenu de leur supériorité dans l'exercice.

1947: Jean Robic renverse la situation dans la dernière étape entre Rouen et Paris. Il s'échappe dans la côte de Bonsecours et rallie Paris avec deux autres coureurs (Fachleitner et Teissière). A l'arrivée, il endosse pour la première fois depuis le départ le maillot jaune aux dépens de l'Italien Pierre Brambilla.

1964: trois jours après leur duel du Puy-de-Dôme, Jacques Anquetil et Raymond Poulidor se disputent la victoire finale dans le "chrono" du dernier jour entre Versailles et Paris (27,5 km). Anquetil remporte l'étape et s'accorde 21 secondes supplémentaires pour repousser son rival national à 55 secondes au classement final.

1968: les Belges Herman Van Springel, porteur du maillot jaune, et Ferdinand Bracke, détenteur du record de l'heure, se partagent la plupart des pronostics au départ du contre-la-montre du dernier jour. Mais la victoire revient au Néerlandais Jan Janssen qui reprend 54 sec à Van Springel entre Melun et Paris (54,7 km) et devance le Belge de 38 secondes au classement final.

1987: à la veille de l'arrivée, Pedro Delgado aborde le "chrono" de Dijon (38 km) avec le maillot jaune. Dans un exercice qui le désavantage, le grimpeur espagnol s'incline face à l'Irlandais Stephen Roche qui termine troisième de l'étape et gagne le Tour avec 40 secondes d'avance.

1989: avec 50 secondes en sa faveur, Laurent Fignon est persuadé d'avoir fait le plus dur avant le contre-la-montre final (Versailles-Paris, 24,5 km). Mais le Parisien, blessé à la selle et désavantagé sur le plan matériel, cède 58 secondes à Greg LeMond, qui dispose d'un guidon de triathlète. L'Américain gagne le Tour pour 8 secondes, l'écart le plus mince de l'histoire.