Je ne sais pas comment les dirigeants de Rabobank ont acquis la conviction, maintenant, que Michael Rasmussen leur a menti au sujet de son emploi du temps au mois de juin.

Ce que l'on a entendu, c'est que l'ancien cycliste professionnel italien et maintenant commentateur à la station télé italienne RAI, Davide Cassani, a déclaré mercredi à la télé danoise avoir croisé Michael Rasmussen dans les Dolomites le 13 ou le 14 juin alors que selon l'emploi du temps qu'a remis Rasmussen, en retard en passant, il se trouvait au Mexique du 4 au 26 juin.

Là, il y a un petit problème. Tu as beau être un super coureur -Rasmussen l'a encore démontré mercredi-, tu ne peux être à deux endroits en même temps.

C'est une excellente nouvelle pour le Tour avec le malaise Rasmussen qu'on a réussi à éliminer.

Mais la décision de l'équipe est arrivée beaucoup trop tard. La Rabobank n'aurait jamais dû aligner Rasmussen surtout que ses dirigeants savaient depuis le 29 juin que le cycliste avait caché et communiqué en retard son emploi du temps à la Fédération danoise. Je pense que c'était une erreur que de l'aligner au départ et Rabobank a voulu rectifier le tir mercredi mais avec tous les dégâts que cela a causés.

À la Rabobank, on va laisser le choix aux autres coureurs de poursuivre ou non le Tour. J'imagine que les coureurs ne prendront pas le départ jeudi matin.

Protestation

Mercredi, on a déjà vu un mouvement de protestation de la part des six formations françaises et de deux équipes allemandes qui ont voulu créer le mouvement pour un cyclisme crédible. Mais il n'y a eu aucune solidarité dans le peloton, les coureurs des autres équipes, dont Rasmussen, ont pris le départ.

Ce qui est bizarre, Cristian Moreni qui court pour l'équipe française Cofidis, a participé à cette protestation et ensuite, à l'arrivée, on apprend qu'il a testé positif. Imaginez, une vraie gifle pour Eric Boyer, le gérant de la Cofidis qui disait hier d'Alexandre Vinokourov qu'il était un beau salopard.

Jeudi matin, est-ce qu'il y a d'autres équipes qui vont se désister? Chez Cofidis, après l'affaire Moreni, on s'est désisté et on n'a pas attendu que la direction du Tour lui demande. On verra jeudi quelles équipes vont prendre le départ et celles qui le feront pas.

*Transcrition de l'intervention de Louis Bertrand au bulletin Sports 30