GAP (AFP) - L'Italie est menacée d'un zéro pointé dans le Tour de France 2006, en passe de tourner à la catastrophe pour le pays-roi du cyclisme qui ne compte aucun succès d'étape après 15 jours de course.

Le premier représentant de la péninsule (Pietro Caucchioli) pointe à la 27e place du classement général, devancé par des coureurs de... quatorze nationalités différentes.

Le pavillon en berne, les Italiens cherchent à comprendre pareille déroute, l'une des plus graves de leur histoire. Il est vrai qu'ils ont perdu avant le départ Ivan Basso, sans doute le favori le plus solide, suite à l'affaire de dopage en Espagne.

Si les chasseurs d'étape de Lampre (Bennati, Ballan, Commesso) ont échoué de peu, la faillite des leaders d'équipe (Simoni, Cunego, Savoldelli, Di Luca, Garzelli) interpelle dans une course pourtant ouverte à toutes les ambitions.

"C'est la faute au Tour d'Italie !", préfère sourire Gianluigi Stanga, le directeur sportif de Milram qui est l'une des trois formations italiennes engagées dans la Grande Boucle (avec Lampre et Liquigas). "Il est normal que les Italiens essayent de faire le maximum pour le Giro. Regardez Cunego et Simoni..."

"Avoir un peu plus de qualité"

Le technicien italien souligne aussi le poids de l'absence d'Alessandro Petacchi, son sprinteur numéro un grièvement blessé au début du Tour d'Italie: "Dans les sprints de la première semaine, il pouvait gagner quelque chose."

"Il a toujours été difficile de courir le Giro en tant que protagoniste, de récupérer et de se présenter au Tour dans le même état. C'était déjà valable il y a quinze ans. C'est une question de programmation", poursuit Gianluigi Stanga avant d'élargir le problème à l'ensemble des formations du ProTour.

"Les équipes ont entre 27 et 30 coureurs mais tous ne sont pas de haut niveau, estime-t-il. On a complété avec des jeunes. Mais il n'y a pas la place au sommet pour 600 coureurs de haut niveau".

Partisan par conséquent d'une double réduction, des effectifs des équipes et du nombre de courses au programme, Gianluigi Stanga plaide pour un nombre de 18 à 22 coureurs par groupe: "C'est suffisant pour faire moins de courses et avoir un peu plus de qualité."

Mais, quand on insiste sur l'échec du meilleur cyclisme du monde en ce mois de juillet, le directeur sportif de Milram préfère corriger: "Le meilleur cyclisme du monde ? Je ne suis pas trop d'accord pour le dire. En Italie, nous avons un bon cyclisme mais il y a aussi de bons coureurs ailleurs."

Et de s'en tirer par un éclat de rire: "Si on se fie au résultat de la Coupe du monde, c'est dans le football que l'Italie est la meilleure!"