L'Italie sous forte pression
Cyclisme jeudi, 30 sept. 2004. 11:07 vendredi, 13 déc. 2024. 10:01
VERONE (AFP) - Les choix du sélectionneur Franco Ballerini ont mis l'équipe d'Italie sous forte pression avant le Championnat du monde de cyclisme sur route, dimanche, à Vérone, où l'un de ses plus grands adversaires sera un coureur italien passé dans le camp de l'Argentine, Davide Rebellin.
A écouter les uns et les autres, le titre olympique de Paolo Bettini, le mois dernier à Athènes, appartient déjà au passé. Ce jour-là, le Toscan avait justifié la pleine confiance de Ballerini qui aurait pu croire son crédit définitivement acquis.
Sept semaines plus tard, le temps s'est couvert pour l'ancien vainqueur de Paris-Roubaix, critiqué par une partie de la presse et par plusieurs anciens champions. Le reproche majeur tient en l'oubli de Rebellin, l'homme fort du printemps après sa série victorieuse (Amstel Gold Race, Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège) qui est originaire de surcroît de San Bonifacio, une localité située tout près de Vérone.
"Si Rebellin gagne dimanche, Ballerini n'a plus qu'à se jeter dans l'Adige (le fleuve qui traverse Vérone)", a déclaré la semaine passée l'ancien champion du monde Francesco Moser. "Comment se priver de Rebellin s'il est en forme ?", a appuyé jeudi un autre grand ancien, Felice Gimondi. "Dans un Championnat du monde, il y a toujours intérêt à avoir plusieurs coureurs capables de gagner".
Deux hommes de pointe
Le litige a été accru par l'opacité qui a entouré l'éviction de Rebellin, entre sous-entendus et déclarations d'intention. Rebellin, comme un autre coureur sélectionnable (Danilo Di Luca), est éclaboussé par une enquête judiciaire sur le dopage. Dès lors, son nom a été rayé par avance de la "Squadra" tant pour les JO que pour les Championnats du monde, les deux courses qui se disputent par équipes nationales.
Trop désireux d'être engagé à Vérone, l'Italien a demandé par conséquent à l'Argentine un nouveau passeport, au bénéfice des accords particuliers pour les sportifs de haut niveau entre les deux pays. Il a fini par obtenir le feu vert pour porter ses nouvelles couleurs, quitte à être totalement esseulé puisque l'Argentine n'a obtenu qu'un seul billet qualificatif.
Gilberto Simoni, double vainqueur du Giro (2001 et 2003), a tenté d'imiter cet exemple après avoir appris sa non-sélection par Ballerini. Mais le coureur du Trentin (nord), qui voulait rejoindre l'Autriche, s'y est pris trop tard pour satisfaire au règlement.
La double démarche a suscité la polémique. "Cela menace de devenir un marché", a estimé l'ancien coureur Davide Cassani, consultant respecté de la télévision publique (RAI), qui a soutenu le projet jugé "cohérent" de Ballerini avec ses deux hommes de pointe, Paolo Bettini et le jeune et éclatant vainqueur du Giro Damiano Cunego (23 ans).
"Dans un Championnat du monde, a appuyé Cassani, il ne faut pas avoir un leader unique. Sinon, la tactique est trop prévisible. Bettini est le leader même si jusqu'à présent il a toujours été un peu moins fort en octobre qu'en août. Mais il y a aussi Cunego qui, sous réserve de la distance plutôt inhabituelle pour lui, est tout à fait capable de gagner. Pour les adversaires de la Squadra, la course sera plus difficile à interpréter".
A écouter les uns et les autres, le titre olympique de Paolo Bettini, le mois dernier à Athènes, appartient déjà au passé. Ce jour-là, le Toscan avait justifié la pleine confiance de Ballerini qui aurait pu croire son crédit définitivement acquis.
Sept semaines plus tard, le temps s'est couvert pour l'ancien vainqueur de Paris-Roubaix, critiqué par une partie de la presse et par plusieurs anciens champions. Le reproche majeur tient en l'oubli de Rebellin, l'homme fort du printemps après sa série victorieuse (Amstel Gold Race, Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège) qui est originaire de surcroît de San Bonifacio, une localité située tout près de Vérone.
"Si Rebellin gagne dimanche, Ballerini n'a plus qu'à se jeter dans l'Adige (le fleuve qui traverse Vérone)", a déclaré la semaine passée l'ancien champion du monde Francesco Moser. "Comment se priver de Rebellin s'il est en forme ?", a appuyé jeudi un autre grand ancien, Felice Gimondi. "Dans un Championnat du monde, il y a toujours intérêt à avoir plusieurs coureurs capables de gagner".
Deux hommes de pointe
Le litige a été accru par l'opacité qui a entouré l'éviction de Rebellin, entre sous-entendus et déclarations d'intention. Rebellin, comme un autre coureur sélectionnable (Danilo Di Luca), est éclaboussé par une enquête judiciaire sur le dopage. Dès lors, son nom a été rayé par avance de la "Squadra" tant pour les JO que pour les Championnats du monde, les deux courses qui se disputent par équipes nationales.
Trop désireux d'être engagé à Vérone, l'Italien a demandé par conséquent à l'Argentine un nouveau passeport, au bénéfice des accords particuliers pour les sportifs de haut niveau entre les deux pays. Il a fini par obtenir le feu vert pour porter ses nouvelles couleurs, quitte à être totalement esseulé puisque l'Argentine n'a obtenu qu'un seul billet qualificatif.
Gilberto Simoni, double vainqueur du Giro (2001 et 2003), a tenté d'imiter cet exemple après avoir appris sa non-sélection par Ballerini. Mais le coureur du Trentin (nord), qui voulait rejoindre l'Autriche, s'y est pris trop tard pour satisfaire au règlement.
La double démarche a suscité la polémique. "Cela menace de devenir un marché", a estimé l'ancien coureur Davide Cassani, consultant respecté de la télévision publique (RAI), qui a soutenu le projet jugé "cohérent" de Ballerini avec ses deux hommes de pointe, Paolo Bettini et le jeune et éclatant vainqueur du Giro Damiano Cunego (23 ans).
"Dans un Championnat du monde, a appuyé Cassani, il ne faut pas avoir un leader unique. Sinon, la tactique est trop prévisible. Bettini est le leader même si jusqu'à présent il a toujours été un peu moins fort en octobre qu'en août. Mais il y a aussi Cunego qui, sous réserve de la distance plutôt inhabituelle pour lui, est tout à fait capable de gagner. Pour les adversaires de la Squadra, la course sera plus difficile à interpréter".