LUXEMBOURG (AFP) - En ce jour de Fête nationale américaine, Lance Armstrong a fait sa première apparition officielle sur le Tour de France, jeudi, à Luxembourg.

L'Américain, grand favori pour une quatrième victoire, a répondu aux questions de la presse internationale après avoir passé la traditionnelle visite médicale.

Q: Quelle signification a pour vous le 4 juillet, jour de l'"Independance day" ?

R: "C'est très différent, évidemment, de le vivre au Luxembourg plutôt qu'aux Etats-Unis, chez moi. Cette année, il a une plus grande signification après les évènements qui se sont passés à la fin de l'année dernière. Le mot d'Independance, on l'apprécie beaucoup mieux cette année. Après ce qui s'est passé, on se sent un peu plus américain encore qu'il y a un an."

Q: Croyez-vous que le Tour 2002 a été dessiné par rapport à vous ?

R: "Chaque année, le parcours du Tour est un défi pour le vainqueur en titre. Les organisateurs font en sorte que le parcours soit attrayant et ménage le suspens le plus longtemps possible. On dit que la montagne arrive tard cette année. Mais, en réalité, elle survient deux ou trois jours plus tard que d'habitude. Les épreuves contre la montre sont longues. Maintenant, que le meilleur gagne!"

Q: D'après votre directeur sportif (Johan Bruyneel), l'équipe US Postal est la plus forte que vous ayez eue. Est-ce votre impression ?

R: "Il faut distinguer deux choses dans une équipe: la sélection que l'on fait d'abord, la façon dont les coureurs fonctionnent ensuite. Tous les coureurs retenus sont en forme. Mais on ne sait jamais comment cela peut se passer par la suite."

Q: Avez-vous des raisons de craindre les équipes espagnoles ?

R: "Je crois que ce sont les équipes espagnoles qui vont me poser le plus de problèmes. Elles ont beaucoup de grimpeurs. Il sont trois ou quatre dans les parcours assez durs, il en reste deux quand c'est vraiment très dur. ONCE, c'est une super équipe. Kelme, c'est Sevilla et Botero. Quant à Banesto, elle s'est montrée forte au Dauphiné."

La Maison-Blanche au téléphone

Q: Peut-on imaginer un podium complètement américain ?

R: "C'est vrai, il y a de très bons coureurs américains. Mais d'autres coureurs sont très forts eux aussi. Il faut garder les pieds sur terre."

Q: Vous aviez évoqué le problème de la sécurité avec Jean-Marie Leblanc (directeur du Tour). Qu'en est-il ?

R: "Je tiens à dire que je n'ai jamais parlé pour mon compte personnel. Quand je lui ai parlé de la sécurité, c'était pour tout le monde. Je sais qu'il y a eu des choses faites avec les autorités françaises. Mais, c'est sûr, la sécurité n'est jamais assurée à cent pour cent."

Q: Pensez-vous que tout ce qui était possible a été fait dans la lutte antidopage ?

R: "C'est une très bonne question. Je vous demanderai de regarder le cyclisme et les autres sports, ce qui se fait à Wimbledon par exemple, à la Coupe du monde de football, dans les sports américains. Ensuite, vous me direz ce qui a été fait. Les mesures prises par l'UCI (Union cycliste internationale) parlent d'elles-mêmes, je pense qu'il n'y a rien à ajouter. On fait tout ce qui est possible pour combattre le fléau."

Q: Que pensez-vous du cas Ullrich ?

R: "Ce n'est vraiment pas de chance pour lui, pour son équipe, pour le cyclisme. Mais je préfère ne rien dire avant qu'on ait le résultat de la contre-expertise."

Q: La concurrence est-elle moins excitante en l'absence de Jan Ullrich mais aussi de Marco Pantani et d'autres ?

R: "C'est aux coureurs qui sont là de rendre la course attrayante. Il y a beaucoup de bons coureurs et je pense qu'elle sera attrayante."

Q: Vous avez été récemment nommé conseiller du président des Etats-Unis dans la lutte contre le cancer. Quel sera votre rôle ?

R: "C'est un honneur extraordinaire. Quand j'ai reçu le coup de téléphone de la Maison-Blanche, j'ai cru d'abord à une blague. Je ne sais pas exactement encore quel sera mon rôle. On doit en parler à la première réunion en septembre. Mais je peux vous garantir que ce sera un rôle actif."