AUDENAERDE, Belgique (AFP) - Le redoutable Koppenberg, la côte la plus spectaculaire mais aussi la plus contestée du Tour des Flandres, absente du tracé depuis 1988, se trouvera à nouveau sur la route des participants au "Ronde", dimanche.

Cette mythique tranche de pavés longue de 550 mètres et d'une ascension moyenne de 11,6 % (avec un pic à 22 %) avait fait son apparition au programme du Tour des Flandres en 1976, provoquant à plusieurs reprises un chaos indescriptible lors du passage de la course dans ce boyau monstrueux.

"Aussi longtemps que le Koppenberg figurera au parcours du Ronde, vous ne me verrez pas prendre le départ de cette épreuve", avait juré le Français Bernard Hinault au début des années 80.

Tout avait pourtant été tenté pour donner tort aux détracteurs: déviation des voitures suiveuses, spectateurs éloignés des berges, installation de postes de matériel. Rien n'y fit.

Précaution

Et le Koppenberg fut rayé du parcours après l'incident dont fut victime Jesper Skibby en 1987. Le rêve de victoire du Danois, alors seul en tête, fut littéralement brisé par la voiture des commissaires de course, qui broya la bicyclette du leader après une glissade de ce dernier en pleine escalade.

Coincé entre Skibby et le peloton qui revenait en trombe à l'arrière, le chauffeur du véhicule suiveur n'avait eu d'autre solution que d'avancer et... de rouler sur le vélo de Skibby afin de ne pas bloquer la course.

Quinze ans plus tard, pour éviter qu'un tel incident se reproduise, le retour du Koppenberg sera entouré de nombreuses mesures de précaution.

Les pavés ont fait l'objet de divers et coûteux traitements destinés à les rendre plus praticables. Le mur sera en outre interdit à tous les suiveurs qui seront déroutés, il y aura des postes de secours, et le public ne sera pas admis au bord de l'enfer.

"Cet endroit n'aurait jamais dû disparaître du tracé. C'est comme si on avait enlevé les pavés à Paris-Roubaix", explique le Belge Roger De Vlaeminck, lauréat du Ronde en 1977.

"Ceux qui ne seront pas devant au Koppenberg devront puiser dans leurs réserves pour revenir. Même si les pavés sont moins coupants et mieux alignés que par le passé, croyez-moi, cela monte toujours autant qu'il y a quinze ans", prévient Claudy Criquielion, vainqueur de la fameuse édition de 1987 du Tour des Flandres.